Londres
25 Mars 1843
Chère Mlle
J'ai été passer quelques jours à Lacock et je comptais assurément trouver à mon retour quelque lettre de M. de Bassano <1> ou de vous mais il n'en est rien. Il semble que vous n'ayez pas reçu ma dernière lettre qui fut assez longue, et que je vous priai de mettre sous les yeux M. de B. en cas qu'il fut encore à Paris. Elle contenait les observations qu'un Patent Agent de Londres me fit, au sujet de la responsabilité que je pouvais encourir en prenant part aux bénéfices d'une société en Commandite, et il me conseilla au contraire de prendre une part (moindre, sans doute, que dans l'autre cas) aux recettes de la société, comme on le pratique ordinairement en Angleterre.
Or si on me laisse sans réponse aux observations, les plus importantes et qui portent sur la base même de l'arrangement qu'on veut former, à quelle époque de l'année croit-on que nous serons prêts à commencer les opérations? nous ferons perdre à nos artistes une grande partie de la belle saison. Je n'aurai cependant rien à me reprocher là dessus puisque j'ai répondu à chaque lettre le jour même que je l'ai reçue ou le lendemain. Tout ceci pouvait sans doute s'arranger dans un mois - Voila deux d'écoulés déjà.
Il m'aurait été naturellement plus agréable d'être à Paris tandis que mes sœurs y faisaient leur séjour mais les Parques en ont disposé autrement, et je dois me soumettre au Destin.
avez-vous vû [sic] la belle comète, tandis qu'elle était belle? Que la beauté passe vite dans toutes les choses sublunaires! Je ne l'ai vue que seulement hier, elle était déjà vieillie!
Si j'avais moyen de vous envoyer des calotypes je le ferais, car j'en ai fait dernièrement un nombre considérable.
Si M. de Bassano a renoncé a son voyage en Angleterre vous me le direz j'espère car je désire savoir à quoi m'en tenir.
Croyez moi Chère Mlle Toujours à vous
H. F. Talbot
Mlle
Mlle Amélina Petit
rue de Provence n. 22
Paris
paid
Translation:
London
25th March 1843
I have just spent a couple of days at Laycock and upon my return I was assuredly relying upon a letter from either M. de Bassano or yourself but there is nothing. It would appear that you haven't received my rather long previous letter, and that I prayed you would give a glimpse of it to M. de B. if he was still in Paris. It contained the observations of a Patent Agent in London with regards to the responsibility that I could incur by taking a share of the profits of a limited partnership company, and he advised me on the contrary to take a share (smaller, no doubt, than in the other case) of the profits of the company, as is ordinary practice in England.
Therefore if I am left without response to these observations, which are the most important and which concern the basis of the arrangement that we wish to form, at what point of the year do we believe that we will be ready to begin these deals/transactions? We will make our artists lose a large part of the summer months. I will however have nothing to reproach myself on that matter since I have answered each letter on the day that I received it or on the following day. All of this could be undoubtedly arranged in a month - yet already two have slipped by.
Naturally, it would have been more agreeable to be in Paris at the same time as my sisters but the Fates have decided otherwise, and I must submit to Destiny.
Did you see the beautiful comet, while it was still beautiful? How quickly does beauty pass in all things sublunary! I only saw it yesterday, it had already aged!
If I had the means of sending you the calotypes I would do so, as I have recently made a considerable number.
If M. de Bassano has given up on his trip to England do tell me as I wish to know for what I am waiting...
Believe me Dear Mlle always yours
H. F. Talbot
Miss Amélina Petit
Rue de provence n. 22
Paris
Notes:
1. Hugues Antoine Joseph Eugène Maret, Marquis de Bassano (1806-1889), photographic entrepreneur, Paris.