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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 3832
Date: 07 Mar 1839
Postmark: 7 Mar 1839
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: BIOT Jean-Baptiste
Collection: National Science and Media Museum, Bradford
Collection number: 1937-4838
Last updated: 8th March 2012

Monsieur

Je n’ai pas pu vous adresser l’exemplaire du compte rendu <1> aussitot que je l’aurais désiré, parceque le trajet de douvres à londres ne peut pas s’affranchir, à Paris, pour des brochures, et que j’ai craint qu’il ne vous occasionnat des fraix de port exagérés. mais, Mrs Bailliere, <2> libraires à Paris, ont à Londres 219 Regent Street une maison de même nom, à laquelle ils expédient tous les samedis une caisse de livres, où ils comprennent avec beaucoup de complaisance, tous les petits envois que nous pouvons désirer de transmettre à nos amis scientifiques, sans, je crois, qu’il leur en coute aucuns fraix. J’ai remis chez eux ici, pour vous samedi dernier, mon éxemplaire du compte rendu, et j’en userai de même samedi prochain, ainsi que le samedi suivant, pour que vous y puissiez voir les lettres que vous m’avez fait l’honneur de m’ecrire sur votre invention, fidèlement reproduites. je n’ai pas, non plus, j’ai cru aussi, ne pas commettre une indiscretion, et agir au contraire dans l’interet des sciences, en communiquant hier à l’académie, ce qu’il y avait de scientifique dans la lettre que je viens de recevoir de vous, et où vous me faites part du procédé de mr Herschell <3> pour fixer les images par l’hyposulfite de soude, puisque vous me disiez qu’il ne mettait aucun obstacle à sa publication. nos chimistes avaient très bien deviné que c’etait ce procédé qu’il avait dû employer; et qu’il avait dû y être conduit par ses travaux antérieurs, précisément comme vous l’expliquez dans votre lettre. je n’ai pas omis non plus de mentionner votre remarque sur l’intensité speciale de l’action rayonnée par un ciel serein; car elle s’accorde complettement avec la distinction physique que j’ai etablie expérimentalement, entre la radiation qui agit dans cette circonstance, et la portion de radiation congénere, qui produit la sensation de la Vision dans nos yeux. J’avais soupconné cette distinction, dès que j’eus vu les tableaux chimiques de mr Daguerre <4>, et qu’il m’eut raconté les remarques qu’il avait faites sur l’influence [illegible deletion] que des verres diversement colorés exercaient sur l’intensité ou la rapidité de l’operation quand ils etaient interposés entre les objets et sa substance sensible. mr Daguerre avait ete surtout frappé de ces effets, parcequ’il croyait que la lumiere etait l’agent efficace de ses opérations; mais il etait facile d’y reconnaitre des particularités caractéristiques, analogues à celles que mr Melloni <5> à mises en évidence pour les rayons calorifiques; desorte qu’il devint évident pour moi que l’action etait produite par une portion invisible et spéciale de la radiation totale, que des expériences convenablement dirigées pourraient définir – je priai donc d’abord mr Daguerre d’essayer comparativement les effets d’un écran composé de deux plaques séparées, l’une de verre, l’autre de sel gemme, substances qui, comme vous le savez, ont d’après les expériences de Melloni des actions très dissemblables sur les rayons calorifiques, puisque la premiere les absorbe en abondance, tandis que la seconde les laisse passer presque complettement. mr Daguerre en faisant l’experience sur sa substance, trouva les actions transmises par ces deux plaques sensiblement égales, ce qui excluait la Possibilité qu’elles fussent produites par des rayons purement calorifiques. mais, d’une autre part, mr Daguerre avait trouvé des verres d’un tres beau bleu sombre, qui éteignaient beaucoup la lumiere, et dont l’interposition n’affaiblissait pas plus l’action Sur sa substance que ne l’aurait fait un verre blanc parfaitement diaphane. donc ce n’etait pas non plus la radiation lumineuse qui agissait; mais une portion speciale de radiation, congénere des précédentes.

J’en etais là lorsque mr Becquerel <6> renouvella l’experience de Canton <7> sur le developpemen instantané de la phosphorescence par la lumiere émanee de l’etincelle electrique, dont il trouvait en outre les effets très affaiblis par l’interposition des plaques de verre diaphanes, mais moins affaiblis que par l’interposition de certains [illegible deletion] verres colorés; et il supposait ces differences, produites par la diverse nature des lumieres transmises. j’etais porté, par ce qui precède, à y voir tout autre chose; car dans ces effets phenomenes, comme dans ceux que Melloni a observés, les verres colorés n’agissent pas en vertu de leur couleur, mais des matieres employées à leur confection, donc la coloration résultante devient seulement l’indice apparent. je soumis communiquai donc à mr Becquerel le soupçon que j’avais, que là encore, non plus que dans les phenomènes de mr daguerre, ce n’etait pas la radiation lumineuse qui etait agissante; et les expériences que nous fimes ensemble d’après cette idée, expériences que vous trouverez dans l’exemplaire du compte rendu qui vous est expédié, l’ont confirmée complettement.

Vous voyez maintenan pourquoi j’avais un si grand désir de connaitre votre ingénieuse découverte du papier sensible, pour réaliser par son moyen des épreuves analogues sur la [illegible deletion] nature de la radiation par laquelle il est impressionné. Celui de daguerre nous fut connu en meme tems, et je m’en servis aussitot pour analyser cette radiation, [illegible deletion] comparativement avec la portion de la radiation atmospherique des qui excite aussi la phosphorescence. Je Suis parvenu ainsi a reconnaitre encore la specialité de la radiation dans l efficace dans ces deux ordres de phenomenes, à montrer quelle [illegible deletion] est comprise entre des limites différentes dans la radiation totale, et quelle est distincte de la portion de la radiation qui produit la lumiere dans nos yeux. la substance plus sensible de daguerre est aussi excitée entre d’autres limites. Vous trouverez ces experiences dans les deux numéros du compte rendus que j’aurai l’honneur de vous adresser, car j’en ai lu hier la derniere partie à l’academie.

Leur résumé général, c’est qu’il existe une radiation générale compléxe, composée de parties distinctes, quoique congéneres, mélangées en proportions variables dans les émanations des differens corps, lesquelles parties etaient reçues séparément ou simultanément, par toutes sortes de substances diaphanes ou opaques, vivantes ou inanimées, y produisant déterminant des élévations de temperature, ou la phosphorescence, ou la vision, ou enfin des certains phénomenes chimiques, selon leur qualité propre, et selon l’espece d’excitabilite particulière à la substance ou à l’organe qui les reçoit. si je définis l’ensemble de ces actions par des caracteres de matérialité, c’est que je ne puis trouver d’expressions plus commodes pour les énoncer. car je suis tres loin de prétendre Savoir si les radiations tant visibles qu’invisibles, resultent réellement de Corpuscule emis ou d’ondulations propagees.

d’apres cela monsieur ne penseriez vous pas que le nom d’heliogénie, ou de Photogenie, attribué à ce nouvel art serait trop restreint; et qu’il faudrait lui donner quelque qualification plus générale, telle que serait, par exemple celle d’actigénie? mais c’est à ceux qui l’ont mis au monde qu’il appartient de le nommer comme ils l’entendront, et je ne me hazarderais pas à empieter sur leurs droits de paternité.

La dénomination d’heliogénie que je viens de citer vous prouvera que j’ai reçu aussi votre dernière et obligeante lettre. l’envoi que vous voulez bien me faire espérer, tant de votre part que de celle de mr Herschell, me sera très précieux, et je mettrai vos dessins, bien encadrés, dans mon cabinet de travail, à la campagne, près du buste de mr Laplace. <8> car c’est à la campagne que je vis, bien plus quà la ville; or ainsi je les aurai plus souvent sous les yeux. ce ne sera pas le premier présent que j’aurai reçu de mr Herschell; car je lui dois une collection de tourmalines qu’il me donna à la suite de ses premiers voyages à Paris, et j’y ai trouvé depuis tres amplement, tout ce dont j’ai eu besoin pour mes experiences sur la lumiere. mr Herschell etait bien jeune alors, quoique deja célèbre, et nous appréciames tous son amabilite, autant que ses talens. pourquoi lui, et vous monsieur, ne feriez vous pas ici quelque courte excursion, ne fut-ce que pour voir les dessins de mr Daguerre? il serait bien heureux de vous en faire les honneurs; et je suis chargé de vous le dire de sa part. il a essayé votre papier sensible, et lui trouve le meme degré d’excitabilité quà celui qu’il nous avait fait connaitre. Mais sa substance est encore, à ce qu’il dit, 25 fois plus sensible à ce sujet, je dois vous dire que si vous vouliez aussi essayer son procédé par l’application de l’ether chlorydrique [sic], il ya un choix à faire. car des ethers conservés depuis 20 ans, et tres acides, qu’on m’avait donnés, se Sont trouvés tout à fait inefficaces. il va sans dire que l’ether chlorhydrique dont nous parlons n’est pas la substance pure des chimistes, qui bout à une tres basse temperature, mais son mélange avec l’alcool tel quon le trouve chez les fabricans de produits chimiques pour l’usage de la médecine. on m’en a fourni de tres efficace, auquel on m’a assuré n’avoir fait d’autre modification que de l’avoir un peu chauffé dans un ballon ouvert, en l’agitant pour le bien mettre en contact avec l’air, ce qui l’a suffisamment acidifié.

C’est à vous, Monsieur, qu’il convient d’appliquer la qualification de nobles sentimens, quand vous parlez, comme vous le faites du pauvre mr niepce. <9> mr Daguerre avait quelque idée qu’il avait laissé des exemplaires de ses dessins et de ses copies de gravures en Angleterre. mais il ignorait qu’il eut offert d’en donner communication à la societé Royale. au reste mr Daguerre dit, et mr Arago <10> atteste, que le procédé de Mr niepce est tout a fait différent de celui que mr Daguerre employe aujourdhui. mr Daguerre m’a certifié, avoir entre ses mains, plusieurs lettres autographes de mr niepce, dans les quelles ce dernier lui mande, qu’il vient de perdre plusieurs mois à essayer le procédé qu’il lui a proposé (le procede actuel); que lui, niepce, l’a fait, par pure complaisance, pour mr Daguerre, mais avec la conviction de ne pas réussir; et qu’en effet il n’a pas réussi. Je n’ai pas vu moi même ces lettres; mais j’obtiendrais facilement de mr Daguerre qu’il me les montrat, en cachant seulement ce qui concerne spécialement le détail de son procedé que je ne veux pas connaitre; et je vous enverrais de grand cœur une [illegible deletion] copie de ces lettres, sauf cette réserve, si cela paraissait utile pour mettre la question sous son veritable jour. enfin mr Arago m’a assuré, et m’a autorisé à vous dire, que la participation spéciale de mr Daguerre à l’invention actuelle dont celui cy se Sert, a eté réglée et fixée entre lui et mr niepce par le texte même du traité legal passé entre eux; puisqu’il y est établi que le nouveau procédé s’appellera le daguerrotype, denomination que par parenthese je trouve détestable. Je vous donne ces détails, monsieur, pour eviter s’il etait possible, par votre intervention equitable, que l’on ne se hatât de présenter les prétentions actuelles de mr Daguerre sous un faux jour, et qu’on ne le supposât, par erreur, un plagiaire de mr Niepce, tandis que celui cy à légalement reconnu et attesté ses droits. J’ai cru voir, dans l’article du litterary gazette de samedi dernier une tendance vers cette opionion qui serait inexacte; et j’ose vous supplier monsieur de vouloir bien employer votre influence scientifique, pour qu’on attende, ou tout au moins que l’on demande les preuves, avant de juger.

J’ai l’honneur d’etre avec la consideration la plus distinguee Monsieur votre tres humble et obéissant serviteur
Biot

La faute que j’ai faite de prendre un papier trop petit, me force de placer ici une réfléxion que je me proposais d’insérer dans la lettre, mais qui n’a pas pu y trouver place. En recevant des communications scientifiques, aussi précieuses que celles que mr Talbot veut bien m’adresser, il est tout simple que je désire les faire connaitre ici à mes Confrères, et je suis bien assuré du motif qui me porte à cette communication. Cependant, pour qu’elle n’ait rien d’indiscret, je prierais que, dans le cas où elle ne devrait pas avoir lieu, mr Talbot voulut bien mettre en tête de sa lettre, le mot confidentielle. du reste, de quelque manière que mr Talbot veuille m’ecrire, je lui serai un correspondant exact, comme je l’ai ete à mr Herschell quand il me faisait l’honneur de m’ecrire sur des recherches physiques. car, autant je fuis la correspondance des curieux oisifs, autant j’apprecie et je séche celle des vrais savans.

A Monsieur
Monsieur H. Fox Talbot, membre de
la société Royale de Londres &c &c,

no 44 Queen Ann Street
London
England


Translation:

Sir,

I could not send you the copy of the Compte rendu as soon as I would have liked because brochures cannot be franked in Paris for the journey from Dover to London and I was afraid that it would cost you an exorbitant amount in postage. But Messrs Bailliere, the booksellers in Paris, have a shop of the same name in London at 219 Regent Street, where they send a crate of books every Saturday. They very kindly enclose all the little parcels which we may wish to send to our scientific friends, without, I think, it costing them anything. Last Saturday, I handed over my copy of the Compte rendu to them here for you, and I will do the same next Saturday as well as the following Saturday, so that you can see the faithful reproduction of the letters about your invention which you have done me the honour of writing. I also thought that I was not committing an indiscretion, and that I was, on the contrary, acting in the interests of science, when I informed the academy yesterday of the scientific content of the letter which I have just received from you, and in which you tell me about Mr Herschell’s process for fixing images with hyposulfite of soda, since you told me that he had no objections to it being made known. Our chemists had rightly imagined that it was this process which he must have used, and that he must have been led to it by his earlier work, precisely as you explain in your letter. Nor did I neglect to mention your remark about the special intensity of radiant action with a cloudless sky. For, it fits perfectly with the physical distinction, which I have established experimentally, between radiation which acts in this circumstance and the portion of congeneric radiation which produces the sensation of Vision in our eyes. I had suspected this distinction as soon as I saw Mr Daguerre’s chemical pictures and he told me his observations on the influence exerted by variously coloured lenses on the intensity or the speed of the operation when they were interposed between the objects and his sensitive substance. Mr Daguerre had been particularly struck by these effects because he believed that light was the active agent in his operations. But, it was easy to recognise characteristics similar to those which Mr Melloni has demonstrated for calorific rays; with the result that it became clear to me that the effect was produced by an invisible and special portion of the whole radiation, which could be defined by properly conducted experiments. Consequently, I first of all asked Mr Daguerre to try, by way of comparison, the effects of a screen composed of two separate plates, one made of glass and the other of rocksalt. As you know, according to Melloni’s experiments, these substances have very dissimilar effects on calorific rays since the former absorbs them abundantly whereas the latter lets them pass through almost completely. When he conducted the experiment on his substance, Mr Daguerre found that the effects produced by the two screens were roughly the same, which ruled out the possibility that they were produced by purely calorific rays. But, on the other hand, Mr Daguerre had found some lenses of a very beautiful dark blue, which reduced the light greatly, and when they were interposed, they did not weaken the effect on his substance any more than a white, perfectly translucent lens would have done. Consequently, the luminous radiation was not acting either; rather, it was a special portion of radiation which was a cognate of the previous ones.

This is as far as I had got when Mr Becquerel repeated Canton’s experiment on the instantaneous spread of phosphorescence caused by the light from an electric spark. In addition, he found that its effects were diminished more by the insertion of screens of translucent glass, but less so when certain coloured lenses were inserted; and he postulated that these differences were produced by the diverse nature of the lights transmitted. I was led by the above to see something completely different, for in these phenomena as in those which Melloni has observed, the coloured glass does not react by virtue of its colour but because of the materials used to make it, of which the resulting colour is merely a visible sign. Consequently, I informed Mr Becquerel of my suspicion, that here again, no more than in the phenomena observed by Mr Daguerre, it was not the luminous radiation which was active. The experiments which we conducted together based on this idea confirmed it completely. You will find them in the copy of the Compte Rendu which has been sent to you.

You can now see why I was so eager to know about your ingenious discovery of sensitive paper. I hoped to use it to carry out similar trials on the nature of the radiation by which it is printed. Daguerre’s process became known to us at the same time, and I used it at once to analyse this radiation in comparison to the portion of atmospheric radiation which also excites phosphorescence. This is how I was able to recognise the particular type of radiation effective in the two orders of phenomena, to show that it is included within different limits of complete radiation and that it is distinct from the portion of radiation which produces light in our eyes. Daguerre’s more sensitive substance is also excited between different limits. You will find these experiments in the two issues of the Comptes Rendu which I will have the honour of sending you, because I read the last part of it to the academy yesterday.

The general summary of the experiments is that there is a general compound radiation, composed of distinct but congeneric parts, which are combined in variable proportions in the emanations of different bodies. These parts were received separately or simultaneously by all kinds of substances, whether they were translucent or opaque, living or inanimate. This caused a rise in temperature, or phosphorescence, or vision, or even certain chemical phenomena, depending on their own nature, and according to the type of excitability peculiar to the substance or organ which receives them. If I define all these effects according to their material characteristics, it is because I cannot find any more appropriate expressions to formulate them. For I am far from claiming to know if visible and invisible radiation really results from the emission of corpuscules or teh propagation of waves.

From this, Sir, do you not think that the name heliogénie or Photogenie which is assigned to this new art would be too limited; and that it should be given a more general denomination, for example actigénie? But, it is up to those who have invented it to name it as they see fit, and I would not dare to encroach upon their rights of paternity.

The name heliogénie which I have just quoted will prove to you that I have also received your latest, kind letter. The parcel which you would kindly have me expect, from both you and Mr Herschell, will mean a great deal to me and I will put your drawings, suitably framed, in my study in the country, beside the bust of Mr Laplace. For, I spend more time in the country than the City. As a result, I will be able to see them more often. It will not be the first present which I will have received from Mr Herschell: I am indebted to him for a collection of tourmalines which he gave me following his first trips to Paris, and since then, I have found everything in them which I need for my experiments on light. Mr Herschell was very young then, although he was already famous and we all appreciated his kindness as much as his talents. Why not pay me a short visit here, Sir, with Mr Herschell, even if it were only to see Mr Daguerre’s drawings? He would be very happy to show them to you; and he has asked me to tell you so. He has tried your sensitive paper and finds that it has the same degree of sensitivity as the paper which he had made known to us. But, from what he says, his substance is still 25 times more sensitive. I should tell you that if you also wanted to try his process by applying hydrochloric ether, there is a choice to be made. For, the very acidic ethers which have been kept for 20 years, and which I was given, proved to be utterly ineffective. It goes without saying that the hydrochloric ether in question is not the pure substance used by chemists which boils at a very low temperature, but the mixture with alcohol obtainable from manufacturers of chemical products which are used in medicine. I have been supplied with some very effective ether and have been assured that it was not modified except that it had been heated slightly in an open flask, whilst being shaken in order to bring it into contact with the air, which made it acidic enough.

It is to you, Sir, that should be applied the term noble feelings, when you speak as you do of poor Mr Niepce. Mr Daguerre had some idea that he had left some examples of his drawings and copies of gravures in England, but he was unaware that he had offered to make a communication to the Royal Society about them. Besides, Mr Daguerre says, and Mr Arago vouches for the fact, that Mr Niepce’s process is utterly different from that which Mr Daguerre uses today. Mr Daguerre has assured me that he has in his possession several letters in Niepce’s hand in which Niepce informs him that he has just wasted several months trying the process which he suggested to him (the current process); that he, Niepce, did it out of sheer kindness for Mr Daguerre but in the firm belief that he would not succeed, and in fact did not succeed. I have not seen these letters myself, but I can easily persuade Mr Daguerre to show me them hiding just what directly concerns the details of his process, about which I do not want to know. And I would happily send you a copy of these letters, though with the above restriction, if this seemed to be helpful in showing the matter in its true light. Finally, Mr Arago assured me, and authorised me to tell you, that Mr Daguerre’s special contribution to the present invention which he is using was settled definitively by both him and Mr Niepce by the very wording of the legal contract which they signed; since it established that the new process will be called the daguerreotype, a designation which I, by the way, find odious. I am telling you these details, Sir, to prevent if possible, through your impartial intervention, anyone being too hasty in presenting Mr Daguerre’s current claims in a false light, and wrongly supposing that he has plagiarised Mr Niepce, whereas the latter has legally acknowledged and attested his rights. I believe I saw a tendency towards this inaccurate opinion in an article of last Saturday’s literary gazette; and I would venture to entreat you, Sir, to use your scientific influence so that people expect, or at least ask for, proof before they make a judgement.

I have the honour to be, Sir, with the greatest respect, your very humble and obedient servant.
Biot

My mistake in using too small a sheet of paper has forced me to put a remark here which I intended to include in the letter, but there was not enough room. When I receive scientific communications which are as precious as those which Mr Talbot is kind enough to send me, it is quite normal that I should wish to make them known to my colleagues, and I am confident of the motive which leads me to make this communication. Nevertheless, so that there should be no indiscretion, I would ask Mr Talbot to be so good as to write the word confidential at the top of his letter, if such a communication should not take place. Besides, in whichever way Mr Talbot wants to write to me, I will be an attentive correspondent, as I was to Mr Herschell when he did me the honour of writing to me about his researches in physics. For, as much as I avoid the correspondence of those who are motivated by idle curiosity, I appreciate and I absorb that of true scholars.

Mr H. Fox Talbot,
Member of the Royal society of London &c. &c.

No 44 Queen Ann Street
London
England


Notes:

1. Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l’ de l’Académie des Sciences.

2. Hippolyte Bailler Booksellers, Paris & London.

3. Sir John Frederick William Herschel (1792–1871), astronomer & scientist. For his process see Doc. No: 03827.

4. Louis Jacques Mandé Daguerre (1787–1851), French artist, showman & inventor.

5. Macedonio Melloni (1798–1854), physicist.

6. Alexandre Edmond Becquerel (1820–1891), physicist.

7. John Canton (1718–1772), in addition to his studies on electricity, conducted tests on a type of phosphor made from sulphur and oyster shells, now known as ‘Canton’s phosphor’.

8. Pierre Simon Laplace (1749–1827), physicist.

9. Joseph Nicéphore Niépce (1765–1833), photographic inventor.

10. Dominique François Jean Arago (1786–1853), French physicist, astronomer & man of science.

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