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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 4401
Date: 21 Dec 1841
Postmark: 21 Dec 1841
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: PETIT DE BILLIER Amélina
Collection: British Library, London, Manuscripts - Fox Talbot Collection
Collection number historic: LA41-78
Collection 2: Private
Collection 2 number: FT11425
Last updated: 8th March 2012

[The envelope for this letter is in a private collection:]
Angleterre
W. H. Fox Talbot Esqre
Lacock Abbey
Chippenham
Melbury Park
Dorchester

__________

Paris
21 Décembre

My dear Mr Talbot:

J'ai bien reçu votre aimable lettre du 5 de ce mois, <1> et regrette de ne vous en avoir pas fait part plutôt; puisqu'il parait que vous avez craint qu'elle ne fut égarée. Je vous remercie bien des détails que vous me donnez sur la manière de procéder pour obtenir les calotypés et photographies et cependant je crains que l'on ne trouve encore de la difficulté à se procurer ici les ouvrages où vous aviez décrit le procédé, même le compte-rendu de l'Institut: <2> enfin cela regarde celui auquel je ferai part incessament des détails que contient votre lettre à ce sujet. Le portrait de Milady <3> me paraît plus ressemblant que ceux de Mme Talbot <4> et celui d' Horatie <5> que vous aviez fait autrefois; cependant c'est bien l'air et la tournure de la dernière; mais nul n'égale le portrait de Nicole <6> qui réunit tous les suffrages du moment qu'on le voit; au fait la supériorité de votre invention sur la Daguerreotype est si marquée dans ce portrait que je doute fort que ce dernier eût réussi à se faire même un nom, si votre invention eût été connue avant la sienne: dans tous les cas il demeure constaté par tous ceux qui voient le parti que l'on peut tirer de votre procédé sur le papier, que la photographie peut être infiniment plus utile aux artistes pour qui le bon marché est essentiel et aux voyageurs vu la facilité et la légéreté du transport, que les lourdes planches métalliques de Mr Daguerre. <7> - Vos petites vues sont arrivées un peu froissées par le voyage, mais en les repassant, elles reprendront tout leur poli et je terminerai mon livre tout rempli de vos œuvres.

J'ai aussi eu des nouvelles d'Horatie, de Padoue; décrivant son désespoir à l'idée de passer l'hiver dans cette monotone et morte cité! Mais elle est sans doute à Rome par ce temps-ci et j'en suis bien aise pour elle et Caroline <8> -

Vous avez bien raison de me féliciter d'avoir abandonné les 4 bigots: je m'en applaudis aussi chaque jour, malgré le décousu et le précaire de mon existence; L'ennui n'est rien; je ne suis pas assez heureuse pour ressentir ce mal: l'ennui n'est au fait que le malheur de ceux qui n'en n'ont [sic] pas d'autre.

Mon frère <9> vient d'arriver de New-york et j'ai quelque velléité de l'accompagner à son retour dans ce pays: quelque fois je tourne mes vues sur l'Algérie, en d'autres instans sur la Russie; enfin vous voyez que les projets ne manquent pas; mais l'exécution voilà la difficulté! Je suis venue passer ici une semaine ou deux chez des amis, j'en profiterai pour y visiter quelques personnes sur l'intérêt desquelles j'aime à compter, si toutefois on peut en ce monde compter sur personne! ensuite je retournerai à Brunoy s'il n'y a pas moyen de faire mieux.

Etes-vous donc seul à Laycock, en l'absence de Mme Talbot et de Lady Elisabeth?... Je sais bien que vous n'avez pas le temps de vous appercevoir que vous êtes en solitude.

Est-il vrai comme le disent quelques uns de nos malins journaux que vous allez faire un Roi Albert? <10> pour tâcher de lui faire supporter les charges de sa situation que l'on dit loin d'être enviable nos chambres vont s'ouvrir; les intrigues foisonnent, mais le pays n'y gagnera rien; avec de tels réprésentans on ne saurait espérer de sortir de la fange; il vaut mieux fermer les yeux pour ne pas voir la décadence où nous tombons, de vétusté sans doute, mais dont la rapidité est accéléré par la durée d'un système honteux et déplorable. - Vos journaux entr'autres le globe <11> dont je lis des extraits, le montre bien ignorant des hommes et des choses de notre pays; au surplus, nous ne le sommes également ici sur ce qui se passe chez vous.

Agréez, cher Monsieur Talbot l'assurance de la sincère amitié de
Amélina

vous pouvez toujours adresser à Brunoy
Seine et Oise.

Je rouvre ma lettre pour ajouter que je viens de montrer vos photographies à un dessinateur et peintre de talent; il en est enchanté, ravi, et il desire beaucoup s'essayer lui-même en ce genre qui lui évitera bien d'ennuyeux instants passés à esquisser les bâtimens; par votre moyen, il n'aurait dit-il qu'à ajouter la couleur; il conseille donc que vous fassiez imprimer une courte et [illegible deletion] claire notice à la portée de la masse; pour y faire connaître votre procédé; ainsi qu'à fait Mr Daguerre qui a publié une petite notice fort bon marché qui met tout le monde au courant de son invention.

Qu'en pensez-vous? - vous pourriez publier le français en regard du texte anglais.

Adieu. - bien à la hâte.

Le 21. Xbre


Translation:

Paris
21st December

My dear Mr Talbot:

I did indeed receive your kind letter of the 5th of this month, and I apologize for not having informed you sooner; as I believe you feared that it had gone astray. I thank you kindly for the details you provided on how to go about obtaining calotypes and photographs and nevertheless I fear that it will still be difficult here to procure the works in which you had described the process, even the comptes rendus of the Institute, but that concerns the person whom I shall very shortly inform of the details on the subject contained in your letter.

Milady's portrait strikes me as a better likeness than those you took earlier of Mme Talbot and Horatia; although Horatia's still captures her manner and bearing; but none equal the portrait of Nicole, which instantly gains the approval of all who see it. Indeed, the superiority of your invention over the Daguerreotype is so marked in this portrait that I sincerely doubt if the latter would have been able to make a name for himself if your invention had become known before his: in any case, it is a fact that is noted by all those who see the advantages that can be drawn from your process on paper, that photography can be infinitely more useful to artists for whom low prices are essential and for travellers given the lightness and ease of transport, than Mr Daguerre's heavy plates of metal. Your little views arrived somewhat crumpled by the journey, but ironing them will give them back their shine and I will finish my book filled with your works.

I have also had news of Horatia from Padua; she describes her despair at the idea of spending the winter in that monotonous, dead city! However, she is doubtless in Rome by this time and I am delighted for her and Caroline.

You are quite right to congratulate me on having abandoned those four sanctimonious old people: I also felicitate myself each day, despite the disjointedness and precariousness of my existence; Boredom is nothing; I am not sufficiently happy to feel this pain: boredom is in fact only the unhappiness of those who have nothing else about which to be dissatisfied.

My brother has just arrived from New York and I have some vague desire to accompany him on his return: on some occasions, I am attracted by the idea of Algeria, and on others by Russia; you can see that I am not lacking plans; but their execution is more difficult! I came to spend one or two weeks here with friends, I will make the most of it by visiting some people upon whose interest I rely, if ever in this world one can rely on anyone! I shall then return to Brunoy if there is nothing better to be done.

Are you therefore alone at Laycock, in the absence of Mme Talbot and Lady Elisabeth?.. I am aware that you do not have the time to notice that you are alone.

Is it true, as some of our malicious newspapers state, that Prince Albert will be crowned King? In an attempt to help him bear the burden of his situation, which is said to be far from enviable, our chambers will be opened; intrigues abound, yet the country will gain nothing from it; with such representatives we have no hope of escaping the mire; it is better to close one's eyes to avoid seeing the decadence into which we are falling, dilapidation no doubt, but the speed of which is accelerated by the continuance of a shameful and deplorable system. Your newspapers, among them the globe of which I read extracts reveals it to be most ignorant of the people and events of our country; in addition, we remain equally ignorant here of what is going on in your country.

Please accept, my dear Mr Talbot, my most sincere affection.

Amélina

You can always direct to Brunoy
Seine et Oise.

I reopen my letter to add that I have just shown your photographs to a talented draughtsman and painter; he is quite enchanted, delighted and would very much like to try his hand in this domain as it will save him many long moments spent delineating buildings; through your means, he would only, he says, have to add colour; he thus suggests that you publish a short, clear set of instructions suitable for the general public; in order to make your procedure known; just like Mr Daguerre, who published a short, cheap set of instructions that informs everyone about his invention.

What do you think? - you could publish the French text opposite the English.

Farewell. - in great haste.

21st December

[envelope in a private collection]
England
W. H. Fox Talbot Esqre
Lacock Abbey
Chippenham
Melbury Park
Dorchester


Notes:

1. Letter not located.

2. Many descriptions of the calotype, photogenic drawing and the daguerreotype were published in the Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l' de l'Académie des Sciences, which was available freely to members, but difficult for others to obtain.

3. Lady Elisabeth Theresa Feilding, née Fox Strangways, first m Talbot (1773-1846), WHFT's mother.

4. Portrait of Constance Talbot, née Mundy (1811-1880), WHFT's wife, Schaaf 2503, 10 October 1840. [See Larry J. Schaaf, The Photographic Art of William Henry Fox Talbot (Princeton: Princeton University Press, 2000), p. 96].

5. Henrietta Horatia Maria Gaisford, née Feilding (1810-1851), WHFT's half-sister.

6. Portrait of Nicolaas Henneman (1813-1898), Dutch, active in England; WHFT's valet, then assistant; photographer, Schaaf 2559, taken in the cloisters of Lacock Abbey, 23 February 1841, was shown to the members of the Academie des Sciences as early as 15 March of the same year. [See Larry J. Schaaf, The Photographic Art of William Henry Fox Talbot (Princeton: Princeton University Press, 2000), p. 112].

7. Louis Jacques Mandé Daguerre (1787-1851), French artist, showman & inventor.

8. Caroline Augusta Edgcumbe, née Feilding, Lady Mt Edgcumbe (1808-1881); WHFT's half-sister.

9. Mssr Petit De Billier, Paris-based brother of the Talbot family governess.

10. Prince Albert (1819-1861).

11. The Globe (London).

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