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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 04642
Date: 05 Nov 1842
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: PETIT DE BILLIER Amélina
Collection: British Library, London, Manuscripts - Fox Talbot Collection
Collection number: envelope 20391
Last updated: 14th March 2012

Paris
le 5 Novembre

Cher Monsieur Talbot:

J’ai différé de vous écrire jusqu’à ce jour, en étant empêchée par raison de maladie dabord, puis une absence de trois semaines à Brunoy, auprès de ma mère dangereusement malade à son tour; à mon arrivée un grand bonheur m’était réservé dans la venue de notre aimable et bien chère Caroline <1> que j’ai vue hier et aujourd’hui rayonnante de santé et de fraîcheur. Milord <2> me semble aussi beaucoup mieux qu’il ne l’a été depuis longtemps. – Votre aimable sŒur à passé aujourd’hui deux heures avec moi, dans mon petit réduit qu’elle trouve assez passable; nous avons causé comme vous pouvez le penser! de vous tous et les nouvelles qu’elle m’a donné me sont on ne peut plus agréables J’espère bien vous voir aussi accompagner Milady <3> et Horatia <4> au mois de Janvier, si elles réalisent leur projet il paraît qu’il y aura beaucoup de monde cet hiver, ce qui doit être un puissant attrait pour elles.

J’ai beaucoup de choses à vous communiquer au sujet de l’affaire du Calotype: <5> dont je me suis occupée, en dépit de la disette extrême d’individus compétens dans cette morte saison: mais on commence à quitter les champs ce qui me fait espérer quelques succès; mais il faut ne pas trop se hâter; car la ville fourmille d’intrigeurs [sic] avides prêts à se jeter comme des loups affamés sur la proie qu’on leur présente. Mr Philipon, <6> dont j’avais parlé à Horatie, est venu chez moi examiner les photographes qu’il admire infiniment en artiste, dit-il, mais il trouve qu’ils laissent encore à desirer en ce qui captive le plus l’admiration du public bourgeois, qui forme la masse: c’est [illegible deletion] la netteté des lignes, comparé au Daguerreotype; (j’ai cru devoir vous répéter son opinion.) Il m’a dit aussi qu’il croyait que cette invention conviendrait surtout aux artistes voyageurs, plus qu’aux faiseurs de portraits, – d’autres au contraire la trouvent infiniment plus favorable s au portrait que le Daguerreotype; et c’est aussi mon humble opinion. J’ai parlé du brévet; et il a dit qu’il pensait qu’on le vendrait difficilement; il a dit, de plus, qu’il fallait, de toute nécessité, que vous pussiez fixer vous même la somme que vous desirez en retirer; et toutes les personnes auxquelles j’en ai parlé m’ont, de prime abord, fait la même question; personne me dit-on ne voudra ici y mettre un prix, mais on attendrait vos propositions. – Il m’avait été indiqué vaguement, par un homme assez compétent, sans être industriel, que la somme que vous pourriez exiger n’excédérait point 20, ou 25,000 francs. plus tard, un chimiste m’assurait que l’exploitation étant faite avec tous ses avantages; dans le cas d’un grand succès, l’acquéreur du brévet ne le payerait pas trop cher en l’achetant 50,000 Fr mais d’autres personnes auxquelles je nommai cette somme l’ont trouvée exagérée, du double au moins et en cela se sont trouvées d’accord avec les derniers que j’ai vus à ce sujet qui n’ont même parlé que de 10 ou 12,000 Fr. Si j’entre dans ces détails c’est pour vous donner un apperçu [sic] des sommes que l’on présume pouvoir acquérir ce précieux privilège. Il est donc nécessaire dabord, je le répète, de nommer une somme quelconque; et si j’osais me permettre de vous donner un avis ce serait de prendre le terme moyen entre 25,000 F et 50,000 Fr – c’est-à-dire 30,000 Fr environ que vous n’obtiendriez peut-être pas entièrement mais qui fixerait l’esprit de vos acquéreurs sur la valeur du brévet.

On m’a chargée de savoir de vous 1o pour combien de temps vous avez pris le brévet: est-ce pour cinq, dix, ou quinze ans?

2oDe quelle époque date son obtention? car il faut bien que vous sachiez que si l’inventeur n’a pas exploité, ou fait exploiter son industrie, dans le courant des deux années qui suivent l’obtention du dit brévet, il y a, selon l’expression de la loi française, peremption, c’est-à-dire déchéance,

3o On desire savoir si le dit brévet a été pris sous votre nom, ou sous un autre nom, ce qui arrive dit-on communément ici; et sous quel nom, dans ce dernier cas, vous l’auriez obtenu. On m’a parlé de capitalistes capables de faire de fortes avances pour faire marcher cette affaire, mais l’individu qui leur sert d’organe ne m’inspire que bien peu de confiance, par le peu de principes que sa conversation m’a dévoilé en matière de finance. cependant s’ils voulaient acheter à notre prix et payer comptant, vous pourriez vous servir d’eux; mais il n’y a, je le crois, que cette voie d’en tirer parti: ceux qui parlent d’exploiter et de vous donner une part dans les bénéfices, ne sont pas de bonne foi et il n’y a pas de doutes que vous, étranger absent, seriez considéré comme de bonne prise ainsi que moi pauvre femme que tout mon desir de vous servir ne saurait rendre assez forte pour lutter de ruses et d’activité avec cette horde de flibustiers. La probité s’est exilée de cette terre cela est bien certain pour aller Dieu sait où?

On pense que les vues sur fond blanc, bien net, sont infiniment supérieures aux fonds bruns c’est l’opinion générale.

Il me reste à vous remercier de l’aimable et nouvel envoi que Caroline m’a remis de votre part, – Si vous aviez pu y joindre quelque portrait d’individu connu, ou vue de bâtiment célèbre c’est ce qu l’on me demande éternellement; mais je vous assomme de demandes et de verbiages: puis je espérer que vous me répondrez le plustôt possible?

Vous excuserez, je l’espère, cher Mr Talbot, avec votre indulgence accoutumée non seulement la longueur de cette lettre, mais encore son style diffus si peu propre à traiter les affaires dont je suis la plus ignorante personne du monde.

Il me reste à ajouter que dans le cas où vous entreriez en accomodement avec quelque personne on desire savoir encore si vous consentiriez à ce que l’acquéreur du brévet se rendit près de vous pour recevoir quelques instructions sur le mode d’obtenir les vues et portaits &. –

Il paraît qu’un grand nombre de personnes, d’artistes même, se sont dégoutés du Daguerreotype par la difficulté de l’opération si miniutieuse il semble dans ses détails.

Je regrette infiniment que les moyens de Mr Chevalier <7> ne lui aient pas permis de faire cette affaire: il me paraît simple et honnête Mr Philipon aussi, mais il ne s’en est pas assez enthousiasmé.

Quel dommage que je n’aie pas su que Lord Shelburne <8> partait hier: je l’aurais chargé de votre camera oscura: qu’ il me semble bien négligent à Mr Chevalier d’avoir différé son envoi jusqu’à ce jour.

Voulez-vous bien vous charger de toutes mes tendres amitiés pour Milady et Horatia dont j’ai reçu la bonne lettre à laquelle je vais répondre bientôt.

Croyez, Cher Monsieur Talbot, à la sincère affection de votre bien dévouée
Amélina Petit

Mes complimens les plus aimables et amitiés à Mme Talbot <9> si elle est de retour de Weston où me dit-on elle est allée retremper sa santé et celle de ses quatre petits anges.

[envelope:]
Angleterre
To Henry Fox Talbot Esq
31. Sackville St.
Picadilly
London
Laycock Abbey
Chippenham
Wilts


Translation:

Paris
5th November 1842

Dear Mr Talbot,

I have delayed writing to you until this day having been prevented from doing so firstly by illness, then by an absence of three weeks at Brunoy, looking after my mother who was in turn dangerously ill. On my arrival a lovely surprise awaited me in the appearance of our lovely and truly dear Caroline whom I saw yesterday and today radiant with good health and freshness. Milord also seems to me to be better than he has been for some time. Your charming sister is spending two hours with me today in my tiny little room that she finds tolerable enough; we chattered away as you can imagine! about all of you and the news that she gave me could not have been better. I really hope to see you in the company of Milady and Horatia in January, if their plans come to fruition it would appear that there will be many people this winter, which must yield a strong attraction to them.

I have much to tell you with regard to the matter of the Calotype; of which I have been taking charge, despite the extreme scarcity of competent individuals at this dead time of year: but people are beginning to leave the countryside which makes me hope for some success; but one must not be too hasty; as the town is swarming with avid schemers ready to pounce like starving wolves on any prey put before them. Mr Philipon, of whom I had spoken to Horatia, came to the house to examine the photographs which he admires immensely as an artist, he says, but he finds that they leave something to be desired where what captures the admiration of the bourgeois public, who account for the largest number, is concerned: it is the the sharpness of the lines, compared to the Daguerreotype; (I believed that I ought to share his opinion with you.) He also told me that he believed this invention would suit travelling artists especially, more than those who make portraits, – others on the other hand find it infinitely better suited to the portrait than the Daguerreotype; an opinion that I also humbly share. I spoke of the patent; and he told me that he thought it would be difficult to sell it; he said, furthermore, that it was of the utmost necessity that you should be able to fix yourself the amount that you desired to make from it; and of all those with whom I have spoken of it asked me, at the outset, the same question. Nobody here, they tell me, would be willing to name a price, but they would await your suggestions. – It has been vaguely indicated to me, by a man who is competent enough, though he does not work in industry, that the amount that you could ask for would not exceed 20 or 25,000 francs. Later, a chemist assured me that if the invention were exploited to its full potential; in the case of a great success, the purchaser of the patent would not be paying too much for it by buying it for 50,000 Fr but others to whom I named this amount found it somewhat excessive, at least twice what it ought to be, and in that found themselves in agreement with the latest people with whom I discussed the matter, who even spoke of only 10 or 12,000 Fr. If I enter into so much detail it is in order to give you an idea of the amount that one would expect to pay for this precious privilege. It is therefore necessary, I repeat, to name some amount or other; and if I could dare to be so presumptuous as to offer an opinion I would suggest taking the average figure of 25,000 Fr and 50,000 Fr that is to say approximately 30,000 Fr, which you would perhaps not receive in full but which would settle the minds of your purchasers as to the value of the patent.

I have been asked to obtain from you 1) for how long have you taken the patent: is it for five, ten or fifteen years?

2) From when does it date? because you should know that if the inventor has not exploited it, or had it exploited by a third party in the course of the two years that follow his obtaining the said patent, there is, according to the expression of French law, a lapsing date, that is to say loss of rights,

3) They would like to know if the said patent has been taken out in your name, or under another name, which apparently happens with regular occurrence here; and under which name, in the latter case, you obtained it. I have been told of capitalists capeable of providing large advances to enable this affair to work, but the individual who acts as their mouthpiece inspires little confidence in me because of his lack of principles revealed in our conversation as far as money was concerned, nevertheless, if they were willing to buy at our price and to pay in cash, you would be able to use them. However, this is, I believe, the only avenue which would be advantageous: those who speak of exploiting and of giving you a share in the profits, are not to be trusted, and there is no doubt that you, as an absent foreigner, would be considered easy prey, as well as me, a poor woman, who with all my desire to serve you would be unable to find the strength to fight against the tricks and goings-on of such a hoard of swindlers. Honesty has abandoned this world, that is quite certain, in order to go Lord knows where?

It is thought that the views with the white background, which are very sharp, are infinitely superior to those against brown backgrounds this is the general opinion.

All that remains for me to do is to thank you for the kind new dispatch that Caroline gave to me on your behalf, – If you had been able to add some portrait of somebody famous, or a view of a well-known building, this is what I am constantly asked for; but I fear that I overwhelm you with all these requests and verbiage: can I hope that you will respond as soon as possible?

You will forgive me, I hope, dear Mr Talbot, with your usual leniency not only for the length of this letter, but also for its diffuse style which is so unsuitable for dealing with these matters of which I am the most ignorant person in the world.

I must just add that in the case of your entering into agreement with someone, we would still wish to know whether you would permit the person acquiring the patent to meet you in order to receive some instruction on the means of obtaining views and portraits etc. –

It would appear that a large number of people, of artists even, have become disillusioned with the Daguerreotype because of the difficulty of the operation, which seems to be so painstakingly detailed.

I am so very sorry that Mr Chevalier’s means prevented him from carrying out the affair. He seems unaffected and honest, as does Mr Philipon, but insufficiently enthusiastic.

It is such a pity that I did not know that Lord Shelburne was leaving yesterday: I would have given him the camera obscura for you; it seems most negligent of Mr Chevalier not to have sent it before now.

Please convey my affection to Milady and Horatia whose kind letter I have received and to which I shall reply soon.

Please accept, dear Mr Talbot, the sincere affection of your most devoted
Amélina Petit

Please convey my most sincere and friendly regards to Mrs Talbot if she has returned from Weston where I have been told she went to regain her health and that of her four little angels.

[envelope:]
Angleterre
To Henry Fox Talbot Esq
31. Sackville St.
Picadilly
London

Laycock Abbey
Chippenham
Wilts


Notes:

1. Caroline Augusta Edgcumbe, née Feilding, Lady Mt Edgcumbe (1808–1881); WHFT’s half-sister.

2. Ernest Augustus Edgcumbe, Lord Valletort, 3rd Earl of Mt Edgcumbe (1797–1861), WHFT’s brother-in-law.

3. Lady Elisabeth Theresa Feilding, née Fox Strangways, first m Talbot (1773–1846), WHFT’s mother.

4. Henrietta Horatia Maria Gaisford, née Feilding (1810–1851), WHFT’s half-sister.

5. WHFT was interested in selling exclusive rights to use the calotype in France, but he had not settled on a method for executing it.

6. Charles Philipon (1806–1862), French caricaturist, lithographer & journalist.

7. Charles Chevalier (1804–1859), optician, Paris.

8. Henry Fitzmaurice, Lord Shelburne, 4th Marquess of Lansdowne (1816–1866), MP.

9. Constance Talbot, née Mundy (1811–1880), WHFT’s wife.