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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 06748
Date: 23 May 1870
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: PETIT DE BILLIER Amélina
Collection: British Library, London, Manuscripts - Fox Talbot Collection
Last updated: 1st September 2003

Capri

Le 23 Mai 1870.

Hotel Tiberio.

Mon cher Monsieur Talbot;

Vous serez sans doute surpris de lire la date de cette lettre, je ne le suis guère moins moi-même d’écrire d’ici presqu’à l’ombre des rochers qui abritaient Tibère. Je suis si enchantée de ce lieu et des délicieuses côtes parcourues aujourd’hui en Steamer, depuis Naples, que je ne puis m’empêcher de vous faire part de notre ravissement à toutes deux. Combien vous l’aimeriez aussi! et quel dommage qu’une telle distance vous en sépare! – Vous avez sans doute reçu la lettre de Monie de Naples le 19: nous y avons vu tout ce qu’il y a de plus intéressant; cependant en regrettant de ne pouvoir y rester encore; car ce n’est pas une ville que l’on peut apprécier assez en dix jours – Monie vous aura dit combien le Musée est augmenté d’objets curieux de Pompeia et d’Ercolanes; c’est une collection unique et parfaitement conservée par les soins intelligens du Capn Fiorelli. Je vous portera les photographies d’un Cadavre trouvé dans les cendres du Vésuve à Pompeia; cela m’a paru fort curieux. – La chaleur étant devenue très fort à Naples, nous avons été temptées <sic> de faire quelque petites excursions autour de cette baie sans pareille et ce matin nous nous sommes embarquées pour cette île, Voyant en passant le charmant Sorrento, et débarquant une partie de nos tourists à la fameuse blue Grotto – il y avait trop de monde pour la voir tranquillement. Nous nous réservons d’y aller demain prenant une petite barque qui nous permettra d’explorer la côte et d’autres grottes. Nous avons trouvé ici nos amis les Lancasters Ils nous avaient indiqué cet hotel dont ils sont si enchantés qu’ils ont résolus d’y passer tout l’été. Nous avions l’intention de n’y rester qu’un jour pour économiser notre temps, mais il sera bien difficile de s’en arracher sitôt; d’ici nous irons coucher une nuit à Sorrento et peut-être le lendemain par une nouvelle route qui longe la baie et que l’on dit une des plus grandes beautés de cette contrée; nous nous arrêterons à Castellamare, de là à Pompeia, malheureusement on nous a prevenues contre l’hotel Diomede que l’on dit seulement bon pour une siesta des artistes. Nous voudrions pouvoir être à Florence pour le 4 juin mais cela sera difficile, voulant voir Albano – Spoleto, Perugia et Chezzo, mais tout cela en passant.

La chaleur est vraiment gênante dans ces pays où il fait toujours monter pour voir quelque chose. J’avais eu le desir d’aller aussi à Tschia, mais Monie ne veut pas y consentir; elle dit que ce ne serait pas raisonnable et je ne puis la blâmer.

Nous nous sommes embarquées ce matin à 9h et nous étions à peine hors du port qu’une forte brise s’eleva et nous a accompagnée jusqu’ici nous faisant revivra à mesure que nous respirions son haleine si pur enfin ce changement nous fait tout le bien possible.

Nous avons à Naples fait la connaissance d’un M. Marion français et presqu’antiquaire, comme il le dit lui-même et ayant cause au sujet des fouilles sur le Palatin il nous a dit que les pipes à hot water, were in lead; c’est l’opinion aussi de Mr Rosa, le Directeur de ces interessants travaux. On y trouva gravésle nom du propriétaire et celui de l’ouvrier qui les fondit. Ces tuyaux sont fixés au mur exactement de le manière que nous le faisons aujourd’hui dans nos maisons. Mr Rosa et Mr Marion considèrent ces fouilles comme d’une extrême importance, non sous le rapport des objets d’art que l’on pourra trouver mais plutôt sous le rapport archéologique, comme servant à élucider quelque point historique de ces temps reculés

Je ne vous parle pas de l’état des affaires publiques sans doute il se témoigne quelqu’agitation sur plusieurs points du Royaume mais les journaux (entr’autres le Pallmall gazette qui semble se faire un malin plaisir d’exagérer ces nouvelles) contribuent à entretenir des bruits qui ont malheureusement queque fondations, mais sont loin d’avoir l’importance qu’ils voudraient qu’on y attâchat.

Je vous suppose réduits à l’abbaye à une partie de trois personnes, par le départ d’ Ela accompagnant les Dames Maxwell et Clark; je crains que la pauvre Mama se trouvera d’abord un peu isolée, mais cependant elle doit avoir le soin de repos après l’agitation de longues visites chez elle.

Nous avon reçu exactement toutes vos lettres. Si quelqu’un écrit bientôt on pourrait nous adresser encore à l’hotel de Russie, Naples où nous comptons passerr peut-être deux ou trois jours à notre retour de Pompeia; ensuite il faut adresser chez M. Pagnini Hotel Vittoria à Florence.

Il y a ici le fameux correspondant du Times qui a accompagné Garibaldi pendant son expedition dans ces contrées. Il a acheté une maison où il se plaît infiniment et parle de cette île comme d’un véritable Paradis!… Je trouve que Tibère a montré tant de goût dans le choix de sa retraite qu’on se sent enclin de le juger un peu moins sévèrement que Tacite.

Cette maison, extrèmement originale , est tenue by an Englishwoman qui est très obligeant et c’est un confort que d’avoir affaire à quelqu’un qui comprend nos habitudes d’ordre et de propreté;

Monie va se lever demain de bonne heure pour faire une ou deux vues; dans le jour le soleil est ne le permet pas – nous sommes venues dans notre Steamer ce matin en compagnie d’une joyeuse troupe de peintres français, Italiens & préparont leur palette à mesure qu’ils s’approchaient de ces beaux rivages dont ils étaient si enthousiastes qu’ils pourraient à peine attendre qu’ils glissent à terre.

Monie écrit à Tilly en ce moment. Nous ne manquerons pas de le faire pour la hote de l’Abbaye à fin et à mesure que nous changerons de séjour.

Adieu, cher Monsieur Talbot, mille amitiés pour Mama et pour vous et croyez-moi toujours
Votre bien affectionnée

Mamie

Mille amitiés à Charles.
J’oubliais de vous dire que le Steward du Steamer, en nous indiquant de loin les ruines du palais de Tibère, nous assura que l’on avait en vain essayer de les surprendre dans son nid d’aigle; mais ni Anglais, ou Roi ou Empereur n’avaient jamais pu réussir à l’y saisir <.> Vu qu’il faisait précipiter tous ses ennemis du haut d’un rocher elevé qui termine le promontoire

Translation:

Capri

23 May 1870.

Hotel Tiberio.

My dear Mr Talbot;

You will probably be surprised to read the date of this letter, I am hardly less surprised myself to be writing from here, where I am almost in the shade of the rocks which sheltered Tiberius. I am so enchanted with this place and with the delightful coastline from Naples we sailed along today in the Steamer, that I cannot help telling you of our rapture. How you would love it too! And what a shame that you are so far away! – You have probably received Monie’s letter of the 19th from Naples: we saw all the most interesting things there; nevertheless we regretted not being able to stay longer; since it is not a city which can be fully appreciated in ten days – Monie will have told you how the Museum is filled with many curious objects from Pompeii and Herculanaeum; it is a unique collection which is perfectly preserved by Capn. Fiorelli’s intelligent care. I will bring you photographs of a Body which was found in the ashes of Vesuvius at Pompeii; it seemed most curious to me. – Since the heat has become very intense in Naples, we were tempted to go on some short excursions around this bay which is without equal, and we set sail for this island this morning. On the way, we saw Charming Sorrento, and some of our tourists disembarked at the famous Blue Grotto – there were too many people to see it in peace. We are setting tomorrow aside to go there, and will take a small boat which will allow us to explore the coast and other grottoes. We have found our friends, the Lancasters, here. They had told us of this hotel with which they were so enchanted they decided to spend the whole summer here. We had intended to stay there for only one day in order to save time, but it will be very difficult to tear ourselves away so soon; from here, we will spend a night in Sorrento, and possibly the next day by a new route which follows the bay, and which is said to be one of the great beauties of this region; we will stop off at Castellamare, and from there to Pompeii. Unfortunately, we have been warned against the hotel Diomede which is said to be good only as a stopping place for artists. We would like to be able to be in Florence for the 4th of June, but that will be difficult since we want to see Albano – Spoleto, Perugia and Chezzo, but only in passing.

The heat is truly unpleasant in these regions where you always have to climb in order to see something. I also wanted to go to Ischia, but Monie does not want to; she says that it would not be sensible and I cannot blame her.

We set sail this morning at 9 o’clock and we had barely left the port when a strong breeze rose up and accompanied us as far as here. It revived us as long as we could breathe in its pure breath. Anyway, this change has done us all the good in the world.

In Naples, we met a Mr Marion, who is French and who is almost an antiquarian, as he says so himself, and since we talked about the excavations in Palatine, he told us that the pipes for hot water were in lead; this is also what Mr Rosa thinks, who is the Director of this interesting work. The names of the owner and the worker who made them are engraved on them. These pipes are attached to the wall in exactly the same way as they are today in our homes. Mr Rosa and Mr Marion regard these excavations as extremely important, not because of the objets d'art which can be found but rather from an archaeological point of view, as they help to elucidate some historical point of these distant times.

I will not tell you about the state of public affairs. There is probably some restlessness in several parts of the Kingdom but the newspapers, (including the Pall Mall gazette which seems to take great pleasure in exaggerating this news), play a large part in maintaining these rumours, which unfortunately have some foundation, but which are far less important than they would have us believe.

I suppose that there are only three of you at the abbey, now that Ela has left to accompany the Mrs Maxwell and Clark; I am afraid that poor Mama will feel a little lonely at first, but she should nevertheless have a rest after all the activity of visitors staying for a long time.

We have received all of your letters promptly. If someone writes soon, they could still write to us at the hotel de Russie, Naples, where we intend to spend possibly two or three days on our return from Pompeii; after that, they must be sent to Mr Paganini, Hotel Vittoria in Florence.

The famous Times correspondent, who accompanied Garibaldi during his expedition around these regions is here. He has bought a house which he likes very much and he talks about this island as if it were a veritable Paradise!… I think that Tiberius showed such good taste in his choice of retreat that one is inclined to judge him a little less severely than Tacitus does.

This house, which is extremely original, is run by an Englishwoman who is very kind, and it is a comfort to deal with someone who understands our habits when it comes to tidiness and cleanliness.

Monie is going to get up early tomorrow to make one or two views; the sun makes it impossible during the day – We arrived in our Steamer this morning along with a group of cheerful French and Italian painters & they were preparing their palettes as they approached these beautiful shores, about which they were so enthusiastic they could barely wait to get ashore.

Monie is writing to Tilly at the moment. We will not fail to write to the hosts of the Abbey as we move around.

Farewell, dear Mr Talbot, very best wishes to Mama and to yourself and believe that I am always
Your very affectionate

Mamie

Very best wishes to Charles.
I forgot to tell you that as the Steamer’s Steward was pointing out the distant ruins of Tiberius’ palace, he assured us that a vain attempt had been made to surprise him in his eyrie; but neither an Englishman nor a King or an Emperor had ever managed to seize it in view of the fact that he had all of his enemies thrown from a high rock at the end of the promontory.

Notes: