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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 4212
Date: 16 Mar 1841
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: BIOT Jean-Baptiste
Collection: National Science and Media Museum, Bradford
Collection number: 1937-4872
Last updated: 4th September 2012

Paris
le 16 mars 1841

Monsieur

J’ai lu hier votre derniere lettre <1> à l’académie, et montré le portrait <2> que vous m’aviez adressé. ce ne sont pas seulement, quelques uns de mes confreres qui ont voulu le voir. ils se le sont tous passé s de main, en main, successivement, et ont eté frappés du caractere d’individualité qui se fait remarquer dans la figure, ainsi que de la verité de la pose. les etrangers qui [illegible deletion] assistaient à la séance en ont pris leur part, avec autant de plaisir que j’en ai à vous le raconter.

Votre lettre sera insérée au compte rendu <3> – comme elle le sera, sans le portrait, j’y ai joint quelques mots pour en rappeler les particularités les plus remarquables. J’ai signalé aussi cette circonstance que le [illegible deletion] vert foncé des feuilles de Lierre (du lierre d’irlande je suppose) ne s’est pas reproduit sensiblement, si ce n’est peut etre dans quelque points où il s’operait une refléxion speculair [sic], ou bien à travers lesquels le mur etait visible. Ceci est en effet d’accord avec ce que nous éprouvons jusqu’ici dans toutes les experiences analogues. les substances de couleur verte, paraissent en general emettre très peu ou point de radiations chimiques capables d’affecter les matières impressionnables que l’on [illegible deletion] a jusquà present étudiés. Et il est bien possible que ce soit en partie pour cette cause que la vision des corps de couleur verte fatigue moins les yeux que celle des corps de toute autre teinte. car, quoique distincte des lumineuses, et incapables de produire la vision, les radiations chimiques peuvent, comme les calorifiques, affecter l’œil qui les reçoit de maniere à le fatiguer si elles sont trop abondantes.

J’ai cru decouvrir sur votre dessin [illegible deletion] un indice qui pourrait bien decèler quelque particularite de la succession de vos opérations. C’est la date 23 fevrier 1841 qui se trouve ecrite dans le sens ordinaire de l’ecriture. comme elle n’etait sans doute pas tracé sur le lierre en caracteres renversés, cela ferait presumer, qu’ici, comme dans vos premiers procédés, il y a deux opérations qui se Succedent, dabord l’une qui donne le dessin avec les blancs à la place des noirs, et la seconde qui les restitue à leur vraie place par transmission. je ne vous demande pas de me dire si ma Conjecture est vraie ou fausse, mais, si elle est vraie, et que vous veuilliez encore conserver vos procedés secrets, il ne faudrait pas donner de traces qui les mettent Sur la [illegible dedeltion] voie de vos opérations. au reste, de tous ceux qui ont tenu ce portrait dans leurs mains, aucun n’a fait cette remarque; et, pour moi je n’en parle qu’à vous.

Quand vous rendrez votre procede public, il y aura encore beaucoup de recherches physiques à faire sur la réfrangibilité Spéciale des radiations qui impressionnent votre papier le plus energiquement; sur la nature des verres objectifs qui les transmettent avec le moins d’absortion; et en fin sur la forme de courbure la plus convenable a donner a ces verres pour les approprier à la réfrangibilité determinée. je Suis persuadé que vos resultats, et tous les resultats jusqu’ici obtenus, pourront etre rendus Considérablement plus rapides par des études de ce genre, si ce n’est deja en partie à cela que vous les devez. au reste le Succès doit vous engager à ne pas les conserver longtems encore pour vous Seul. car il ne peut etre plus complet.

on nous a annonce ici une singuliere nouvelle politico-scientifique, si toutefois il n’y a pas d’exagération dans son enoncé. on envoyait [illegible deletion] d’ici le compte rendu de chaque semaine à ceux de vos compatriotes qui sont correspondans, ou membres etrangers, de l’academie. jusquici l’ambassade Anglaise avait bien voulu consentir à les recevoir, et à les transmettre avec ses paquets de chaque semaine, ce qui les faisait arriver à leur destination plus rapidement que par les libraires. or, on nous annonce hier que la Société Royale se plaint de n’avoir plus reçu ces envois depuis le mois de mai dernier; quoiqu’on les ait remis fidelement chaque semaine chez votre ambassadeur. Et l’on ajoute que cest Lord Palmerston <4>, à qui l’on fait maintenant jouer un rôle en toute affaire, que c’est Lord Palmerston dis-je qui a supprimé cette transmission des comptes rendus, par économie, ou par antipathie pour nous autres pauvres savans francais! Je vous donne tout cela Comme un, on dit, ainsi que je l’ai reçu; et ne veux me rendre garant, du oui ni du non. mais, ce que je crois pouvoir espérer, cest la continuation du plus parfait accord entre les hommes qui cultivent les sciences dans tous les pays du monde, quand même il plairait à messieurs les gouvernans de vouloir les brouiller les uns avec les autres. le Royaume de l’intelligence n’est pas restreint par les limites artificielles de la politique, ni même par celles que les géographes appellent naturelles. il a encore sur les royaumes terrestres l’avantage de s’etendre toujours par des conquêtes qui lui restent, et qui lui sont profitables; Et enfin, pour dernier trait de différence, des révolutions qu’il éprouve, le rendent toujours plus fort et mieux ordonné. allez donc proposer aux gens de ce royaume là d’en sortir pour se mêler aux querelles du monde vulgaire. ce serait vraiment bien les relever! adieu monsieur, excusez ce bavardage d’un vieillard, qui prend cette nouvelle forme pour vous dire toute la tous les sentimens de considération qu’il ne cessera de vous porter, quand même il serait vrait que Lord Palmerston ne veut plus vous transmettre nos comptes rendus,

J. B. Biot

A Monsieur
Monsieur H. F. Talbot, membre de la
societé Royale de Londres &c &c
31 sackville street
London
England


Translation:

Paris
16 March 1841

Dear Sir,

Yesterday I read your most recent letter to the Academy, and presented the portrait that you sent me. It was not just some of my contemporaries who wished to see it. They all passed it round, to one another, and were struck by the distinctive characteristics apparent in the face, as well as the naturalness of the pose. The outsiders who attended the meeting joined in, with as much pleasure as I take in recounting it to you.

Your letter will be included in the compte rendu – since it will not be accompanied by the portrait, I have added a few words to serve as a reminder of its most distinguishing qualities. I have also drawn attention to the fact that the dark green of the ivy leaves (Irish ivy I presume) has not been reproduced with a high degree of contrast, except perhaps in the few points where specular reflection occured, or else where the wall was visible. This actually coincides with our findings to date in all analogous experiments. Green substances seem in general to emit very little or no chemical radiation capable of modifying the impressionable materials that have been studied so far. That might in part explain why green elements are less tiring to look at than substances of all other colours. For, although chemical radiations are distinct from luminous radiations and similar to calorific ones, they cannot be seen, when perceived in profusion they can fatigue the eye.

I thought I discovered a clue on your drawing which could well give away an aspect of the sequence of your operations. It is the date of 23 February 1841 which appears written the right way around. As it was surely not written on the ivy in mirror-writing, this would suggest that here, as in your first procedures, there are two successive operations, firstly the one that produces the drawing with whites in place of blacks, and then the second which restores them to their correct place through transmission. I am not asking you to tell me if my guess is right or wrong, but, if it is correct, and you would still like to keep your procedures secret, you should not leave clues that put people on the trail of your operations. In any case, none of the men who held the portrait in their hands made this observation; and, I myself have only discussed it with you.

When you make your procedure public, there will remain a lot of physical research to be done on the specific refrangibility of the types of radiation that make the strongest impression on your paper; on the nature of the object glasses which transmit them with the least absorption; and finally on the most appropriate shape of curve to give these lenses to adapt them to the established refrangibility. I am convinced that your results, and all the results obtained to date, could be speeded up considerably by studies of this type, if they are not already in part indebted to them. In any case the pursuit of success should prevent you from keeping them to yourself for too long. For it cannot be more complete.

An astonishing piece of scientific and political news was announced to us here, providing it has not been exaggerated in the telling. the weekly compte rendu was being sent from here to those of your fellow countrymen who are correspondents or foreign members of the Academy. Until now the English Embassy quite willingly agreed to receive them, and to distribute them alongside its parcels each week, bringing them to their destinations more quickly than booksellers could. However, it was announced to us yesterday that the Royal Society has complained that these dispatches have not been received since last May; although they have been faithfully sent each week to your Ambassador. And they add that Lord Palmerston, is now believed to have had a role in the whole affair, indeed I would say that it is indeed Lord Palmerston who has put a stop to the delivery of the compte rendus, to save money or through ill will towards our poor French scientists! I am telling you all of that exactly as I heard it; but I take no responsibility for its being true or not. But, what I think I can hope for, is the continuation of the most perfect agreement between the men who develop the sciences all over the world, even if it would please the governing classes to encourage them to squabble with one another. The Realm of intelligence is not restricted by the artificial limits of the political, nor even by those cited by the geographers as natural. Intelligence still has the advantage of spreading through the conquests of the earthly kingdom and benefit from it; And finally, a last point that sets it apart, the revolutions it experiences, always make it stronger and better organised. So go and suggest to the people of that kingdom to leave it and instead interfere in the quarrels of the common world. It would be truly great to rise to those challenges! Farewell Sir, excuse me for rambling on like an old man, who takes this new form to share all his kindest regards that he will not cease to bring forth to you, all the same it would not surprise me that Lord Palmerston no longer wished to send you our compte rendus,

J. B. Biot

To Sir
Mr H. F. Talbot, Member of the
Royal Society of London etc. etc.
31 sackville street
London
England


Notes:

1. See Doc. No: 04195.

2. This portrait of Nicolaas Henneman (1813–1898), Dutch, active in England; WHFT’s valet, then assistant; photographer, Schaaf 2559, taken in the cloisters of Lacock Abbey, 23 February 1841, was shown to the members of the Academie des Sciences 15 March 1841. See Larry J. Schaaf, The Photographic Art of William Henry Fox Talbot (Princeton: Princeton University Press, 2000), p. 112.

3. Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l’ de l’Académie des Sciences.

4. Henry John Temple, 3rd Viscount Palmerston (1784–1865), statesman.

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