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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 6765
Date: 03 May 1853
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: BIOT Jean-Baptiste
Collection: National Science and Media Museum, Bradford
Collection number: 1937-5367
Last updated: 1st September 2003

Paris

le 3 mai 1853

Monsieur

Ainsi que je vous l’avais annoncé, j’ai présenté hier à l’académie, <1> votre mémoire et vos épreuves. j’ai dabord donné lecture du mémoire, qui a été écouté d’un bout à l’autre avec une grande attention; et qui a fort intéressé l’académie. m’etant assuré que son étendue ne dépassait pas les bornes prescrites par nos réglemens, pour l’insertion dans nos comptes rendus, je l’ai demandée et elle a ete accordée avec empressement. Il sera donc imprimé dans le numéro qui paraitra samedi prochain, et j’aurai soin d’en revoir exactement les epreuves. je vous en enverrai de suite un exemplaire par la poste. si vous désiriez en avoir davantage, mandez le moi par retour du courier, en m’indiquant la voie par laquelle vous voulez desirez que je vous les adresse. comme on ne paye que le papier et le tirage, l’impression se faisant aux fraix de l’académie, 100 exemplaires ne vous couteront que 20f. ce n’est pas la peine de s’en passer. après avoir donné ainsi connaissance du mémoire, j’ai présenté vos épreuves, qui ont été fort admirées; surtout, sachant qu’elles n’ont pas été retouchées au burin, ce qui était d’ailleurs rendu évident par leur parfaite identité, dans l’application à un même sujet. comme vous m’y aviez autorisé, j’en ai distribué des éxemplaires en votre nom, aux membres de l’académie, que leurs gouts pour les arts, leurs connaissances spéciales, ou leurs études antérieures, disposaient le plus à s’y intéresser; Il y avait presse pour en avoir, et les favorisés ont été fort contents de leur lot. En tout la réussite a été complette.

Je vous félicite, pour la science et pour vous même, de n’avoir pas tardé davantage à publier des résultats si curieux, et qui auront des conséquences si fécondes. La connaissance de votre liquide corrosif, sera très utile aux personnes qui cherchent à graver immédiatement les epreuves photographiques sur la pierre ou sur les métaux; et le nombre en est grand chez nous, en ce moment. Même, après la lecture de votre mémoire, Mr Arago <2> a annoncé à l’academie que mr Niepce, <3> le neveu du premier inventeur, s’était occupé depuis plusieurs mois a graver aussi les images photographiques sur des métaux; qu’il y avait réussi par des procédés en partie analogues aux votre, en partie différents; et qu’il serait bientôt en état de présenter ses résultats à l’académie. Mr Chevreuil, <4> qui est très lié avec Mr Niepce, m’avait dit la même chose avant la séance, lorsque je lui eus annoncé le but sujet, et le titre de votre mémoire. La déclaration de Mr Arago, n’avait, et ne pouvait avoir pour but, que d’eviter à Mr Niepce, l’apparence de plagiat quand il fera connaitre les recherches qu’il a entreprises. ce motif est parfaitement legitime et raisonnable. Mais, en fait, non plus que dans l’intention de Mr Arago, sa déclaration n’ôte rien à vos droits de premier inventeur, qui sont garantis irrévocablement par l’antériorité de la publication, seul titre légal en pareilles matieres. voilà pourquoi je vous félicite de vous l’être assuré.

Mr Regnault <5> qui a beaucoup d’expérience et dhabileté dans l’art de la photographie, a été extrêmement intéressé par vos épreuves et par votre memoire, dont je lui avais donné communication, la veille de la séance. Dans l’etat actuel de votre procédé, il croit qu’il sappliquera surtout admirablement à la reproduction des gravures précieuses, et des dessins originaux des grands maitres, parceque, dans l’impression en taille douce, qui s’obtient par votre méthode, il est necessaire que la dégradation des clairs et des ombres, soit operée par des hachures, ou par des points, qui retiennent l’encre; ce qui n’a pas lieu quand on veut obtenir directement ou par l’intemédiaire d’une image photographique la representation d’objets naturels, dont le modelé se dégrade par des nuances insensibles. Selon lui, cet inconvénient est loin d’éxister, au meme degré, dans la reproduction des images Photographiques, par la lithographie. mais, il est persuadé, qu’au point où vous êtes déja si heureusement parvenu, il vous sera facile d’imaginer des moyens d’atteindre le but que vous vous êtes proposé, quelques soient les objets que vous voudrez reproduire.

Voilà, Monsieur, le procès verbal de tout ce qui s’est passé hier. Je suis très heureux d’avoir été l’intermédiaire d’une communication si importante; et, si vous trouvez que j’ai rempli à votre satisfaction, la commission dont vous m’aviez chargé, vous me le prouverez en m’en confiant d’autres du même genre, quand vous en aurez à faire.

agréez l’expression de toute ma considération

J. B. Biot

A Monsieur H. F. Talbot &c &c

<enclosure – printed galley from Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l’ de l’Académie des Sciences, with an added note>

Photographie. – Gravure photographique sur l’acier; par M. H.-T. Talbot, Membre de la Société royale de Londres.
Le problème intéressant de produire des gravures sur les plaques métalliques, par la seule influence des rayons solaires combinée avec des procédés chimiques, a déjà exercé l’esprit de plusieurs physiciens distingués. Le premier qui a essayé d’en donner une solution, fut le Dr Donné, de Paris; il a été suivi par le Dr Berres, de Vienne, et, plus tard, par M. Fizeau, de Paris.
Toutes ces recherches ingénieuses ont pris pour point de départ, je le crois du moins, une plaque de cuivre argentée impressionnée d’une image photographique, par le procédé de M. Daguerre.
Il paraît qu’on a obtenu quelquefois des résultats très-heureux, mais que, malgré cela, ces méthodes n’ont pas beaucoup été suivies, à cause des difficultés et des incertitudes qu’on rencontrait toujours dans la pratique.

il etait trop tard. La composition était detruite, quand votre lettre m’est arriveé.

J. B. Biot


Envelope:

To H. F. Talbot F.R.S &c &c &c
Lacock Abbey, Chippenham
England


Translation:

Paris

May 3rd 1853

Sir

As I had announced to you, I presented your paper and your proofs to the academy yesterday. I first read the paper, which was listened to from beginning to end with great attention; and which was of great interest to the academy. Having assured myself that its size did not exceed the limits stipulated by our regulations for inclusion in our comptes rendus, I asked for this and it was granted with alacrity. It shall thus be printed in the issue to be published next Saturday, and I shall be sure to check the proofs precisely. I shall immediately send you a copy by the post. Should you desire to have more, instruct me by return of post, informing me of the route by which you wish me to address them to you. As we only pay for paper and <the reproduction of illustrations?>, printing being undertaken at the academy’s expense, 100 copies will cost you only 20fr. It is not worth doing without. After having thus presented your paper, I presented your proofs, which were greatly admired; especially, knowing that they had not been altered with the burin, which was, I might add, evident from their being perfectly identical, in applying to the same subject. As you had authorised me, I distributed copies in your name, to those members of the academy whose taste for the arts, special knowledge, or previous studies, most disposed them to be interested; There was an eagerness to obtain the copies, and the favoured ones were most content with their lot. In every respect the success was complete.

I congratulate you, for science and for yourself, for not having delayed any further the publication of such curious results, and which will have such fruitful consequences. Knowledge of your etching liquid, will be most useful to those who seek to directly engrave photographic proofs on stone or on metals; of whom there is currently a great number here. Even, after the presentation of your paper, Mr Arago announced to the academy that Mr Niepce, nephew of the first inventor, had also been working for several months on the engraving of photographic images on metal; that he had succeeded therein through techniques partly analogous to your own, partly different; and that he would soon be in a position to present his results to the academy. Mr Chevreuil, who is very close to Mr Niepce, had told me the same thing before the meeting, when I had announced to him the subject and the title of your paper. The only aim of Mr Arago’s declaration was, and indeed could only have been, to avoid for Mr Niepce the appearance of plagiarism when he makes known the investigations he has undertaken. This motive is perfectly legitimate and reasonable. However, in fact, no more than did Mr Arago’s intention, his declaration does nothing to diminish your rights as first inventor, which are guaranteed irrevocably by antecedence of publication, the only legal basis in such matters. This is why I congratulate you for having assured yourself thereof.

Mr Regnault who has great experience and skill in the art of photography, was extremely interested in your proofs and your paper, which I had communicated to him on the eve of the meeting. In the current state of your technique, he believes that it will be applicable particularly admirably to the reproduction of precious engravings, and of original drawings by the old masters, because, in copper-plate printing, which is arrived at using your technique, it is necessary that the gradation of light and shade be brought about by hatching, or by points, which hold the ink; which does not occur when one wishes to obtain the representation of natural objects directly or through the intermediary of a photographic image. In his view, this drawback is far from existing, to the same degree, in the reproduction of Photographic images, by lithography. However, he is convinced that, at the point which you have so successfully reached, it will be easy for you to imagine methods to reach the aim which you have set for yourself, whatever the objects you wish to reproduce.

There we have, Sir, the account of everything that occurred yesterday. I am happy to have been the intermediary of such an important communication; and, if you find that I have fulfilled satisfactorily the commission with which you entrusted me, you would prove this to me by entrusting me with others of a similar nature, when you have need to do so.

Yours most sincerely

J. B. Biot

To Mr H. F. Talbot &c &c

<enclosure – printed galley from Comptes Rendus hebdomadaires des séances de l’ de l’Académie des Sciences, with an added note>

Photograph. – Gravure photographique on steel; by Mr. H.-T. Talbot, Member of the Royal Society of London.
The interesting problem of producing engravings on metal plates, solely by the influence of solar rays combined with chemical procedures, has already exercised the minds of several distinguished physicians. The first who tried to offer a solution was Dr Donné, of Paris; he was followed by Dr Berres, of Vienna, and, later, by Mr. Fizeau, of Paris.
All of this ingenious research has taken, as its point of departure, at least I believe it to be so, a plate of silver copper upon which a photographic image has been printed, following Mr Daguerre’s method.
It seems that very-fortunate results have sometimes been obtained, but that, nevertheless, these methods have not been greatly followed, due to the difficulties and uncertainties which were always encountered when they were put into practice.

It was too late. The composed text had been destroyed, when your letter reached me. J.B. Biot


Envelope:

To H. F. Talbot F.R.S &c &c &c
Lacock Abbey, Chippenham
England


Notes:

1. Academie Royale des Sciences, Paris.

2. Dominique François Jean Arago (1786–1853), French physicist, astronomer & man of science.

3. Claude Felix Abel Niepce de Saint-Victor (1805–1870), photographer.

4. Eugène Chevreuil, chemist.

5. Henri Victor Regnault (1810–1878), was first a professor of chemistry at the École polytechnique, then a professor of physics at the College de France, and so was a colleague of Jean Baptiste Biot. He became an accomplished photographer with the calotype process.

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