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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 4982
Date: 11 Apr 1844
Postmark: 14 Apr 1844
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: PETIT DE BILLIER Amélina
Collection: British Library, London, Manuscripts - Fox Talbot Collection
Collection number: envelope 20424
Collection number historic: LA(AM)44-21
Last updated: 15th February 2012

Paris
le 11 Avril.

Cher Monsieur Talbot.

Je vous envoie quelques fragments, pris dans le feuilleton d'un journal. ces fragments sont empruntés à des notesx de Mr M. C. Gaudichaud, <1> relatives à sa protestation, faite dans la séance de l'Académie des sciences du 12 Juin 1843, à la suite de la lecture du mémoire de Mr de Mirbel, <2> ayant pour titre: Recherches anatomiques et physiologiques sur quelques végétaux Monocotylés. - L'auteur a déjà procuré par des faits que les végétaux "monocotylés s'accroîssent en hauteur par la superposition des mérithalles tigellaires d'individus ou phytons distincts, ayant leur organisation et leurs fonctions propres: que ces phytons sont agencés symétriquement les uns sur les autres, et en partie les uns dans les autres, au moyen de tissus radiculaires qui les greffent naturellement ensemble, et que le végétal complexe qui en résulte alors est soumis à des fonctions générales nouvelles qui résultent de l'ensemble des fonctions partielles, mais modifiées, des mérithalles tigellaires persistant et privés de leurs appendices foliacés. N'est-il pas évident que les mérithalles tigellaires ou persistans dès qu'ils sont privés de leurs feuilles, ont perdu une partie de leurs fonctions primitives et en ont acequis de nouvelles? Ce principe ne saurait être mis en doute. Les notes d'aujourd'hui ont pour objet d'envisager tous les faits sous le seul point de vue organographique, en n'abordant les principes de la physiologie qu'autant qu'ils seront indispensables. Nous ne saurions donner une analyse complète de ces faits; nous allons seulement en donner quelques uns. Un végétal monocotylé, dans l'origine, est une cellule animée qui produit un embryon ou un bourgeon. Un embryon est un bourgeon libre, isolé, indépendant<.> Cet embryon, ou phyton primitif, est un individu distinct ayant son organisation et ses fonctions à part. Ce premier individu en produit bientôt un second, celui-ci un troisième, et ainsi de suite pendant toute la vie du végétal<.> De même que l'embryon a son organisation et ses fonctions normales, de même les individus qui naîtront de lui auront les leurs à part.

Le premier individu tire les principes de son existence de l'eau, de l'air, de la lumière, de la chaleur, et, avant tout, de son périsperme, lorsqu'il existe, périsperme qui se lactifie et se résorbe. Le second est alimenté par le premier et ainsi de suite: d'où il résulte, lorsque ces phytons sont entièrement développés, que le premier est très faible, le second un peu plus fort, le troisième plus fort encore, et que tous ceux qui leur succèdent sont de plus en plus vigoureux et complexes dans leur composition, et conséquemment dans leur fonctions, jusqu'à la feuille normale qui possède le plus haut dégré d'organisation. L'auteur discute ensuite la théorie qui veut faire partir de la péripherie interne de l'embryon les vaisseaux de la feuille primordiale, et démontre que la vie active des végétaux, celle qui produit l'accroissement et les fonctions générales, réside dans les individus ou phytons, et non dans le végétal tout entier privé de bourgeons.

Un bourgeon est une cellule animée, plus ou moins constituée en phyton, la cellule qui s'organise en ovule, la cellule qui s'organise en embryon, la cellule qui commence un bourgeon, comme toutes les cellules qui se trouvent au sommet et au centre des embryons, des bourgeons, ou dans l'aisselle de leurs appendices folliacés, conséquemmement dans l'aisselle de toutes les feuilles, forment toujours dans les monocotylés des individus distincts, qui s'organisent normalement pour les fonctions qu'il sont appellés à remplir. Un embryon de dattier est un véritable bourgeon naissant. tous les vaisseaux d'une feuille de Palmier appartiennent à l'individu vasculaire, au phyton avant d'avoir aucune connexion directe avec les autres tissus vasculaires du stipe; les tissus vasculaires destinés à lier la feuille au stipe se forment tous de haut en bas, et il en descend dans le stipe presqu'autant qu'il s'en forme dans la feuille pendant tout le temps de sa croissance. La loi du développement des monocotylés n'admet pas une seule exception. Si l'on suppose que les embryons superposés sont au nombre de quatre, par exemple, on trouvera quatre racines à la base du premier. Le même principe s'applique au développement du bourgeon."

J'ai cru devoir vous communiquer ces réflexions, puisque je vous avais envoyé les mémoires de Mr de Mirbel sur quelques végétaux monocotylés & & dont elles sont une réfutation complète; la guerre est déclarée entre les deux savans botanistes: Mr Gaudichaud a pour lui, dit-on, de récentes observations dans un long voyage entrepris à seule fin d'étudier l'orgnographie et le physiologie des monocotylédonés; mais le directeur du jardin des plantes n'abaissera pas ses lauriers couverts d'une honorable poussière fruit de recherches savantes et laborieuses de près d'une demi-siècle, devant les théories de son jeune confrère. - Les botanistes déclarent le mémoire sur l'arille de Gasparrini, <3> si mauvais et si peu concluant que je ne vous l'enverrai que si vous avez quelque curiosité de le lire.

Il y a un siècle que je n'ai eu de vos nouvelles, ce qui me peine. j'ai su indirectement que Mr Truffaut <4> ferait poursuivre Mr de Bassano <5> pour obtenir la rétrocession de votre brévet, mais je ne sais rien de plus: il est bien à souhaiter que vous obteniez un résultat qui permettrait a la Calotypie un nouvel avenir que la conduite inqualifiable de celui-ci a presque compromis. Il est en Algérie ainsi que son ami et féal Mr de Solm <6> [sic] qui tâche de faire de nouvelles dupes à l'effet d'établir un bazar à Alger. Mr Baring <7> a dit-on payé les dettes de son beau frère Les dernières nouvelles reçues d' Horatia <8> étaient du Mt Edgcumbe. <9> Je ne sais si elle doit retourner à Laycock avant de s'établir à Londres.

Si vous pouviez distraire quelques instans de tous ceux que vous consacrez à tant de savans et utiles travaux, je serais bien heureuse de recevoir quelques lignes de votre main.

Nous avons ici une monomanie musicale; les concerts semblent être le seul objet de la vie des parisiens. j'en prends ma part, grace à mes relations accidentales avec un nouvel astre chantant qui dans huit jours va faire résonner vos échos des sons de son admirable voix.

Adieu, Mon cher Mr Talbot, croyez-moi toujours votre bien affectionnée
Amélina

x Ces notes ont été lues, il y a quelques jours par Mr Gaudichaud, à l'académie des sciences.

Milles compliments et amitiés à Madame Talbot. <10> Il y a si longtemps que je ne lui ai écrit que je n'ose presque plus le faire, tant je suis honteuse de ma paresse.

22. Rue de Provence

Mon frère <11> s'est embarqué au Havre, il y a huit jours, pour la Vera Cruz, Mexico, St Domingue, et New York. Il emporte des produits chimiques pour essayer de la calotypie dans ces belles contrées. -

[envelope:]
Angleterre
To
W. Henry Fox Talbot Esqre
Lacock Abbey
Chippenham
Wilts.


Translation:

Paris
April 11th

Dear Mr Talbot

I am sending you some fragments, taken from the article in a journal. These fragments are taken from the notesx of Mr M. C. Gaudichaud, relative to his protest, made during the session of the Académie des sciences on June 12th 1843, following the reading of Mr de Mirbel's paper with the title: Anatomical and Physiological Research on Monocotyledon.- The author has already obtained through facts that "monocotyledon grow in height through the superimposition of stem filiments of individuals or distinct phytons which have their own organisation and functions: that these phytons are arranged symmetrically one on top of the other, and partly one inside the other, by the means of radicle tissues which graft them together naturally, and that the complex plant which thus results is subject to new general functions which result from the ensemble of the partial but modified functions of the persistent stem filiments which lack their foliaceous appendages. Is it not evident that the stem or persistent filiments, as soon as they are without their leaves, have lost part of their original functions and acquired new ones? There is no doubt about this principle. The object of today's notes is to envisage all of the facts from the organographic point of view alone, tackling the principles of physiology only insofar as they are indispensable. We would not be able to offer a complete analysis of these facts; we will only give a few of them. A monocotyledon, at its origin, is an animate cell which produces an embryo or a bud. An embryo is a free, isolated, independent bud. This embryo, or original phyton, is a distinct individual with its own separate organisation and functions. This first individual soon produces a second, this one a third, and so on throughout the whole life of the plant. Just as the embryo has its normal organisation and functions, so too do the individuals which are born of it have their own separate ones. The first individual draws the principles of its existence from water, air, light, heat and, above all, from its perisperm, when such a thing exists - perisperm which lactifies and is resorbed. The second one is fed by the first and so on: whence it results, when the phytons are fully developed, that the first is very weak, the second a little stronger, the third stronger still, and that all those which follow them are ever more vigorous and complex in their composition, and consequently in their functions, right up to the normal leaf, which possesses the highest degree of organisation. The author then discusses the theory according to which the vessels of the primordial leaf have their beginnings in the internal periphery of the embryo, and shows that the active life of plants, that which produces growth and the general functions, resides in the individuals or phytons, and not in the whole plant without buds.

A bud is an animate cell, which more or less has the form of a phyton, the cell which is becomes an ovule, the cell which becomes an embryo, the cell which begins a bud, like all the cells which are to be found at the top and at the centre of the embryos, of the buds, or in the axil of their foliaceous appendages, and consequently in the axil of all leaves, always form in the monocotyledon distinct individuals which organise themselves normally for the functions which they are required to fulfil. The embryo of a date palm is a true bud in the process of being formed. All the vessels of a palm leaf belong to the vascular individual, to the phyton before having any direct connection with the other vascular tissues of the stipe; the vascular tissues which are destined to connect the leaf to the stipe are all formed from top to bottom, and almost as much descends inside the stipe as is formed in the leaf during its entire growth period. The law of development of the monocotyledon does not allow for any exceptions. If we suppose that there are four superimposed embryos, for example, we will find four roots at the base of the first. The same principle applies to the development of the bud."

I thought that I should communicate these reflections to you since I had sent you Mr de Mirbel's papers on some monocotyledons &c &c which they refute completely; war has been declared between these two scholarly botanists: Mr Gaudichaud has in his favour, it is said, recent observations from a long voyage undertaken with the sole aim of studying the organography and physiology of monocotyledons; however, the director of the botanic garden will not, when faced with the theories of his young colleague, remove his laurels, which are covered in an honourable dust, the fruit nearly half a century's worth of scholarly and laborious research. - The botanists declare Gasparrini's paper on the arillus so bad and so inconclusive that I will only send it to you if you are curious to read it.

It is an age since I received news from you, which pains me. I learned indirectly that Mr Truffaut was reportedly pursuing the Marquis de Bassano in order to obtain the return of your patent, but I know nothing more of this: it is to be hoped that you obtain a result which will allow the Calotype a new future which the unspeakable behaviour of this man almost compromised. He is in Algeria along with his friend and loyal supporter Mr de Solm who is attempting to conduct new dupes with a view to establishing a bazaar in Algiers. Mr Baring, it is said, has paid his brother-in-law's debts. The latest news from Horatia came from Mt Edgcumbe: I know not whether she is to return to Laycock before settling in London.

If you could divert a few moments from all those things you dedicate to so many scientists and so much useful work, I should be most happy to receive a few lines in your hand.

We have here a musical monomania: concerts seem to be the sole purpose in life of the Parisians. I take my part in them, thanks to my accidental relations with a new singing star who, in a week, will make your echoes resonate with the sounds of an admirable voice.

Farewell, my dear Mr Talbot, believe me always your most affectionate
Amélina

x These notes were read, a few days ago, by Mr Gaudichaud at the Académie des sciences.

My very best regards to Mrs Talbot. I have not written to her for such a long time that I hardly dare do so any more, ashamed as I am of my laziness.

22. Rue de Provence

My brother embarked at Le Havre, a week ago, for Vera Cruz, Mexico, San Domingo, and New York. He takes with him chemicals in order to test the Calotype in these beautiful lands.-

[envelope:]
Angleterre
To
W. Henry Fox Talbot Esqre
Lacock Abbey
Chippenham
Wilts.


Notes:

1. Charles Gaudichaud-Beaupré (1789-1854), French botanist.

2. Charles François Brisseau de Mirbel (1776-1854), French botanist.

3. Guglielmo Gasparrini (1804-1866), Italian botanist and naturalist.

4. Louis Henri Joseph Truffaut, patent agent, Paris.

5. Hugues Antoine Joseph Eugène Maret, Marquis de Bassano (1806-1889), photographic entrepreneur, Paris.

6. Edouard de Solms, capitalist entrepreneur, joined Bassano first in the Algerian mining venture, then in a colonization venture. [See Nancy Keeler, 'Inventors and Entrepreneurs', History of Photography v. 26 no. 1, Spring 2002, pp. 26-33].

7. There is a connection between Francis Baring, 3rd Baron Ashburton (1800-1868), MP, a close friend of WHFT's, and Bassano. In Doc. No: 04710, Amélina calls Bassano Baring's brother-in-law. No further information has been found.

8. Henrietta Horatia Maria Gaisford, née Feilding (1810-1851), WHFT's half-sister.

9. Mt Edgecumbe, near Plymouth: seat of the Earl of Mt Edgcumbe.

10. Constance Talbot, née Mundy (1811-1880), WHFT's wife.

11. Mssr Petit De Billier, Paris-based brother of the Talbot family governess.

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