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Project Director: Professor Larry J Schaaf
 

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Document number: 9630
Date: 14 Apr 1870
Recipient: TALBOT William Henry Fox
Author: PETIT DE BILLIER Amélina
Collection: British Library, London, Manuscripts - Fox Talbot Collection
Last updated: 1st September 2003

Pisa. Hotel Victoria

Jeudi saint 14 Avril 1870.

Mon cher monsieur Talbot

Je ne tarderai pas plus longtemps à vous exprimer tout le plaisir que nous éprouvons en recevant par la bouche d’Henriette, si heureusement arrivée mardi, les bonnes nouvelles qu’elles nous apporte de vous et de toute la famille; mais combien j’ai, pour ma part, de remerciements à vous faire pour l’aimable et bonne pensée dont votre joli et utile présent me donne la preuve. Je suis charmée de cette fashionable robe, exécutée si habilement par Henriette; cela est vraiment bien bon de votre part ainsi que les <dou?> de bonnets envoyés par bien chère mama; et en vérité le tout arrive au moment le plus opportun car nous en étions réduites à la dernière extrémité, aussi nous nous réjouissons à l’idée de porter ces jolis objets le jour de Pâques. Ces robes nous vont comme si elles avaient été essayées tant de fois,…et je le répète nous les trouvons très jolies et très convenables pour chacune de nous. Monie écrira à sa Mama pour la remercier de son envoi et je ferai de même, mais en ce moment elle me charge de lui bien faire savoir tout le plaisir que lui ont fait ces aimables attentions.

Henriette a écrit à Mama de Paris et de Gênes et jusque là vous avez vu que son voyage s’est effectué le plus heureusement du monde, sans aucune difficulté et qu’elle n’a trouvé que des politesses partout: ayant même l’avantage de se faire des amis dans tous les pays, c’étaient des Cousins qui l’accueillaient d’abord à la station à Tonnerre; à Dijon c’était Mr Guillemot qui voulait la faire boire et manger, promener mais à Gênes, le théâtre de ses triomphes, c’était encore bien autre chose; car elle a du y passer une journée entière le Steamer ne repartant que le lundi soir. Mr Bottachi l’a comblée d’attentions aimables. Enfin elle nous est arrivée ici à une heure le mardi, étant aussi bien et réjouie que si elle venait de faire une vingtaine de villes. Elle se porte à merveille et toute prête à se mettre encore en route pour Rome la semaine prochaine. Nous attendons que la foule s’en éloigne après les fêtes de Pâques pour nous y transporter.

Vous serez sans doute bien aise de savoir que nous venons de faire nos arrangements avec a travelling servant; un certo Giacomo Lucchesi, un fort honnête homme que nous avons connu chez Pagnini et que nous avons engagé pour deux mois; il nous accompagne à Romes, à Naples et nous ramenera à Florence; nous n’étions pas très décidées jusqu’à présent à prendre un Courrier, car nous voyons que nous pourrions sans doute nous en passer, ce voyage est si facile quand on parle la langue et que l’on connait la monnaie ; mais j’avoue cependant qu’il me semble toujours plus sûr d’avoir un domestique lorsque l’on parcoure des grandes villes comme Rome et Naples où il fourmille d’assez mauvaises gens.

J’ai reçu ce matin une amusante lettre de Bayer; Il écrit de Florence à son retour de Rome pour nous mettre en garde contre les propos exagérés que l’on fait courir sur l’état sanitaire de Rome. Il dit qu’il n’est pas étonnant que sur 70000 étrangers il en meure une douzaine, surtout parmi les Américains gens ignorants et téméraires faisant tout avec exagérations et sans frein aucun. il s’agit de se loger dans des appartements des étages supérieurs; ne pas trop se fatiguer, éviter de rester à l’air de la nuit, ni les fenêtres ouvertes au coucher du soleil; s’il n’avait pas écrit sur d’aussi gros papier je vous aurais envoyé sa drôle de lettre Le pauvre homme est très en colère contre la famille Forster qui n’a rien voulu voir à Rome, encore moins aller à Naples et qui retourne frappée de terreur en toute hâte en Angleterre. Je pense que l’on peut s’en fier complètement à Bayer sous le rapport de la prudence, car il est plutôt enclin à tomber dans le contraire de la témérité; pour ne pas dire qu’il est un peu poltron. – il finit sa lettre par cette phrase “qu’il espère que sa lettre ne nous causera aucune impression fâcheuse et qu’au contraire elle nous engagera à poursuivre notre voyage et visiter tous les endroits curieux, selon notre projet sans aucune crainte et à notre entière satisfaction…” Cela est très bien à lui de nous avoir donné ces détails et je lui en sais gré.

Nous avons visité hier le jardin Botanique qui est beaucoup plus grand et intéressant que je ne le pensais; cependant il n’y a pas de grandes raretés, mais tout est si vert, si joli en ce moment, les lilas de Perse en fleurs, Lonicera Sinensis – Allspice si embaumé, un magnifique Cèdre du Liban planté il y a 100 ans. Le plus beau Magnolia que je connaisse, des Azelias et Camelias et les plus jolis Amandiers nains à fleurs doubles etc etc. Nous avions enfin obtenu par notre Docteur une permission pour visiter les jardins et le Musée et cela est indispensable, car lorsque le jardin est ouvert au public on en ferme les trois-quarts!… son cose d’Italia! Le Musée est extrêmement bien tenu, la collection considérable, les bâtiments vastes et très bien éclairés et les animaux empaillés avec une perfection que je crois rare; les grouppes sont disposés tout à fait artistiquement; quelques-uns les plus jolis du monde: le tout clair, propre, distinct, sans confusion, ce qu’on ne peut pas dire de toutes les collections d’histoire naturelle. Monie a eu une lettre de Lady Arbuthnot de Florence, chez Pagnini où ils sont depuis le mois de Décembre quoique Bayer nous eut dit qu’ils étaient à Venise.

Il faut terminer enfin cette longue lettre en vous priant d’accepter de nouveau tous mes remerciements pour la dernière que j’ai reçue de vous en même temps que l’assurance de mon amitié. tout à vous

Amélina

Il faut toujours écrire ici en attendant une autre addresse.

Le temps est splendide depuis le 1er et si doux c’est presque l’été: – Nous esperons que vous avez le même.


Translation:

Pisa. Hotel Victoria

Maundy Thursday 14 April 1870.

My dear Mr Talbot

I shall not delay any longer in expressing to you all the pleasure we feel upon hearing from Henriette, who so fortunately arrived on Tuesday, the good news that she brings us of you and all the family; but how I, for my part, must thank you for the kind and good thoughts of which your pretty and useful present gives me proof. I am charmed by this fashionable dress, so skilfully executed by Henriette; it really is most good of you as well as the <illegible> hats sent by dearest mama; and in truth it all arrives at the most opportune of moments for we had been reduced to the last extremity, and we are delighted at the idea of wearing these pretty objects at Easter. These dresses fit us as though they had been tried on so many times… and I repeat it, we find them very pretty and very suitable for each of us. Monie will write to her Mama to thank her for her parcel and I shall do likewise, but for the moment she entrusts me to let her know how much pleasure this kind attention gave her.

Henriette wrote to Mama from Paris and from Genoa and until then you saw that her journey went as happily as possible, without any difficulty and that she found but politeness everywhere: having even had the advantage of making friends in every country, Cousins welcomed her first at the station in Tonnerre; in Dijon it was Mr Guillemot who wanted to wine and dine her, take her for walks, but in Genoa, setting for her triumphs, it was quite something else altogether; for she had to spend a whole day there since the Steamer left only on the Monday evening. Mr Bottachi lavished kind attention upon her. At last she reached us here at one o'clock on Tuesday, just as well and cheerful as though she had just travelled twenty towns. She is marvellously well and is ready to set off for Rome next week. We are waiting for the crowds to leave there after the Easter festivities before we go there.

You will without doubt be most pleased to know that we have just made our arrangements with a travelling servant; a certain Giacomo Lucchesi, a most honest man whom we met at Pagnini's and whom we have taken on for two months; he is accompanying us to Rome, to Naples and will bring us back to Florence; we were not very sure until now about taking a Courier, for we see that we could without doubt go without, this journey is so easy when one speaks the language and when one knows the money; but I confess nevertheless that it always seems safer to me to have a servant when one travels large cities like Rome and Naples which are swarming with quite ill-intentioned people.

I received this morning an amusing letter from Bayer; He writes from Florence upon his return from Rome in order to warn us about the exaggerated comments which abound on the sanitary state of Rome. He says that it is not surprising that, of 70000 foreigners, a dozen should die, especially among the Americans, ignorant and reckless people who do everything with exaggeration and without any restraint. It is a case of finding accommodation on the higher floors; not tiring oneself too much, avoiding staying in the night air, or with the windows open at sunset; had he not written on such large paper, I should have sent his funny letter to you. The poor man is most angry at the Forster family who wanted to see nothing of Rome, and even less so to go to Naples and who return, struck by terror, in all haste to England. I think one can completely trust Bayer from the point of view of prudence, for he is rather inclined to fall into the opposite of recklessness; not to say that he is a little cowardly. – he ends his letter with the phrase “that he hopes that his letter will not cause us any displeasing impression and that, on the contrary, it will push us to continue our journey and to visit all the curious places, according to our plans, without any fear and to our entire satisfaction…” It is very good of him to have given us these details and I am grateful to him.

Yesterday we visited the Botanic garden which is much larger and more interesting than I thought; nevertheless there are no great rarities, but everything is so green, so pretty at this time, the Persian lily in bloom, Lonicera Sinensis – Allspice so scented, a magnificent Cedar of Lebanon planted 100 years ago. The most beautiful Magnolia I know, Azaleas and Camellias and the most pretty dwarf Almond trees with double flowers etc. etc. We had at last obtained from our Doctor permission to visit the gardens and the Museum and it is indispensable, for when the garden is open to the public, three-quarters of it are closed!… typical Italian things! The Museum is extremely well kept, the collection considerable, the buildings vast and very well lit and the animals stuffed with a perfection that I believe to be rare; the groups are arranged quite artistically; some of them are the prettiest in the world: the whole thing is light, clean, distinct, without confusion, which cannot be said of all collections of natural history. Monie has had a letter from Lady Arbuthnot from Florence, at the Pagninis’ where they have been since the month of December although Bayer told us that they were in Venice.

I must end this long letter by asking you to accept once again all my gratitude for the last which I received from you, at the same time as the assurance of all my friendship, ever yours

Amélina

You should still write here while you await a new address.

The weather has been splendid since 1st and so mild that it is almost summer – we hope you have the same.

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