Monsieur
Je dois à l’obligeance de Mademoiselle Petit <1> de connaitre vos admirables sun Pictures <2> – jai vu d’anciennes epreuves, et, ces jours derniers, une personne que vous avez envoyée en France m’a montré des epreuves nouvelles. Le progrès des premières aux plus recentes m’a paru fort grand et je ne doute pas que vous parveniez aux plus beaux résultats possibles.
Je serais fier, Monsieur, de contribuer à faire connaitre votre belle découverte et je me mets à votre entière disposition ainsi que la maison de publication <3> dont je dirige la partie artistique. Nous serons avec grand plaisir vos agents si vous voulez nous honorer de ce titre.
J’ai seulement une observation à vous adresser au sujet du prix des epreuves. En France, nous ne sommes pas riches et, bien que nous aimions les arts, nous ne pouvons payer cher leurs aimables superfluités. Je crois donc qu’il faudrait vendre ces epreuves au dessous du prix fixé pour l’Angleterre.
il est une autre considération non moins importante, c’est que les vues d’Angleterre intéresseront moins nos Parisiens que des vues de leur Pays. – je le dis à regret – mais vous le savez sans doute, monsieur, les Parisiens sont peu touristes!
Je crois que des vues de Paris, des vues de France se vendraient beaucoup à Paris – à un prix relatif aux habitudes. Cette opinion m’amène à vous demander s’il ne pourrait pas vous convenir d’adopter une combinaison en vertu de la quelle nous pourrions publierions en France des vues de notre pays?
par exemple: verriez vous, Monsieur, un empêchement à traiter sur la base que voici:
mettre la maison Aubert au courant de votre procédé et lui donner ainsi le moyen de faire des vues de France. La maison Aubert s’engageant à vous donner, de toute vue qu’elle ferait, le nombre d’epreuves qui serait convenu?
J’ai songé à ce moyen parcequ’il est d’une grande simplicité et n’entraine aucun compte d’argent, aucune difficulté.
Si, à ce moyen, vous en preferiez un autre, nous vous prierions de nous le faire connaitre.
Et dans le cas où notre proposition ne serait pas rejetée par vous, Monsieur, j’irais m’instruire à Londres au mois d’Aout, car jai précisement promis à mon jeune fils de le conduire en Angleterre ces vacances.
Mais, Monsieur, je vous le répète, et j [sic] insiste sur ce point, quelles que soient vos idées sur la proposition que je vous soumets, usez toujours de moi, je vous en prie, si, dans mon humble sphère, je puis être assez heureux pour vous servir.
Agréez, je vous prie, Monsieur, les salutations respectueuses de votre très humble serviteur
Ch. Philipon
Paris
24 Juin 1846.
Monsieur Talbot
Translation:
Sir
I am indebted to the good offices of Miss Petit for having acquainted me with your admirable sun Pictures – I have seen old proofs, and, these past days, a person who you have sent to France showed me new proofs. The progress from the first to the most recent seemed great to me and I have no doubt that you shall reach the most beautiful results possible.
I should be proud, Sir, to contribute to making your great discovery known and I place myself entirely at your disposal as well as the publishing house of which I direct the artistic part. We should be most glad to be your agents were you to decide to honour us with this title.
I have but one observation to address to you on the subject of the price of the proofs. In France, we are not rich and, although we love the arts, we cannot pay dear for their amiable luxuries. I therefore believe that it would be necessary to sell these proofs below the price fixed for England.
there is another consideration no less important, that is that the views of England will interest our Parisians less than views of their Land. – I say it with regret – but you doubtless know this, Sir, Parisians are not tourists!
I believe that views of Paris, views of France would sell well in Paris – at a price relative to custom. This opinion leads me to ask whether it would not suit you to adopt a combination in virtue of which we would publish in France views of our country?
for example: would you envisage, Sir, any hindrance to our negotiating on the following basis:
explaining your methods to Aubert and thus giving it the means to make views of France. Aubert would undertake to give you, of any view it would make, the number of proofs which had been agreed upon?
I have thought of this method because it is of great simplicity and involves no financial account, no difficulty.
Should you prefer another method to this one, we would ask you to inform us thereof.
And should our proposition not be rejected by you, Sir, I would go and train in London in the month of August, since I have precisely promised my young son that I would take him to England during these holidays.
However, Sir, I repeat, and I insist on this point, whatever your ideas may be in relation to the proposition I submit to you, make use of me, I beg you, if, in my humble sphere, I may be fortunate enough to be of use to you.
Accept, I ask you, Sir, the respectful salutations of your most humble servant
Ch. Philipon
Paris
24 June 1846
Mr Talbot
Notes:
1. Amélina Petit De Billier, ‘Mamie’, ‘Amandier’ (1798–1876), governess and later close friend of the Talbot family [See Amélina's journal ].
2. WHFT, Sun Pictures in Scotland (London: Published by subscription in 1845).
3. Aubert publishing house, principal shop-window for caricature in Paris.